Colloque, 14 septembre 2017
L’imaginaire social à l’épreuve de l’affaire judiciaire
«Je considère l’imaginaire social comme une fabrique de représentations du monde social. Je préfère le mot fabrique à celui de répertoire qui est souvent utilisé par les quelques historiens qui ont donné une définition de l’imaginaire social qui est, à mon sens, plus statique. Au contraire, l’imaginaire social évoque pour moi une réalité fondamentalement dynamique, et c’est la différence que je vois avec la notion de représentation qui est plus plate.
L’imaginaire n’est pas seulement pour moi ce que les dictionnaires de langues définissent comme le domaine ou le produit de l’imagination, dans la mesure où j’intègre au contenu de l’imagination la dimension créatrice de celle-ci.
Les représentations de l’imaginaire social, loin d’être juxtaposées comme dans un répertoire, se donnent comme en un système cohérent, c’est-à-dire qu’elles sont reliées et fonctionnent ensemble. Ces représentations sont évolutives parce que leur contenu est conjugué aux problèmes, enjeux et anxiétés successives qui travaillent les sociétés et elles sont agissantes parce qu’elles pèsent sur la manière dont les acteurs sociaux donnent du sens à ce qui advient et agissent dans la société.»