Colloque, 24 avril 2014
L’hermaphrodite et Big Brother: les romans de Karoline Georges, entre l’empire intérieur et l’empire extérieur
De La mue de l’hermaphrodite à Sous béton en passant par Ataraxie, les romans de Karoline Georges situent au cœur de leur narration les transformations – pour le moins inorthodoxes – du corps. Sublimation, transcendance ou dégénérescence (parfois tout cela étant lié), le corps se trouve à subir les effets de son environnement et des règles de celui-ci. Corps malléable, instrumentalisé peut-être, il apparaît comme un véritable laboratoire pour penser les mutations. Aujourd’hui, on peut modeler son corps de toutes sortes de manières. Les artistes ne manquent pas de le faire. On ne parle pas pour rien de «bioart». Mais les romans de Karoline Georges jouent habilement sur les tensions entre contraintes et libérations, laissant planer une force qui vient de l’intérieur comme de l’extérieur du corps et qui participe de ses modifications. Cette communication s’intéressera à la manière dont le langage orchestre ce pouvoir du corps, parfois imposé à celui-ci.
Jean-François Chassay est chercheur régulier à FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. Professeur au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal depuis 1991, Jean-François Chassay a publié une vingtaine de livres (romans, essais, anthologies, actes de colloque). En 2002, il remportait le Grand prix d’excellence en recherche décerné par le réseau de l’Université du Québec. Il a été membre de la rédaction puis codirecteur de Spirale (1984-1992), puis directeur (1998-2001) de Voix et Images.