Journée d'étude, 26 avril 2016
Incendie au musée: refus du passé, répudiation de l’œuvre et destruction des preuves dans «Auguste fulminant» et «L’Obomsawin»
«En l’associant à l’idée de désastre, il est facile de voir le feu comme un élément destructeur, surtout dans le cas de l’incendie d’un musée. Pourtant les effets associés au feu ne sont pas uniquement néfastes: un côté purificateur et régénérateur peut lui être attribué. Il s’agit de penser au phénix, par exemple. À cet égard, le motif de l’incendie volontaire peut prendre plusieurs significations dans une œuvre de fiction, dépendamment de l’objet ou de l’édifice détruit et des liens entre ces derniers et l’incendiaire.
Dans le cas qui sera étudié dans cette communication, ce sont des musées qui sont en flammes et nous verrons comment leur destruction couvre des enjeux plutôt complexes. Ces musées à venir qui sont réduits en cendres sont, d’une part, la maison située à Sioux Junction de Thomas Obomsawin, peintre canadien fictif de renommée mondiale dans laquelle était conservée plusieurs œuvres de celui-ci, et, d’autre part, le futur musée de Pleggah, en banlieue des ruines de Carthage en Tunisie. Ces futurs temples de l’art et du savoir sont incinérés dans la fiction sous la plume respectivement de Daniel Poliquin dans L’Obomsawin en 1987 et d’Alain Nadaud dans Auguste fulminant paru en 1997.»
Christine Otis est doctorante au département des littératures de l’Université Laval sous la direction d’André Mercier et sous la co-direction de France Fortier. Sa thèse, en fin de rédaction, porte sur les mystifications et les mensonges fictionnels dans plusieurs romans contemporains français, américains et canadiens. Elle a co-dirigé le dossier «Vraisemblance» de la revue Temps zéro en compagnie d’André Mercier et de Pierre-Luc Landry. Elle a participé à plusieurs colloques en présentant des communications sur des enjeux de ressemblance, de coincidence, d’authentification et de mystification.