Colloque, 28 avril 2011
Du fait scientifique à l’imaginaire: histoire d’une lignée cellulaire
«Mon œil curieux raffole depuis longtemps de revues médicales aux images toutes plus fascinantes les unes que les autres. Avide, mon regard parcourt les photographies de sujets affectés par les maladies de peau, lésions et infections, les schémas du cerveau, les avant/après d’un nouveau traitement et, surtout, ces images incroyables révélant les structures du biologique. Ces images sondent l’univers du corps humain, de la surface de la peau aux structures microscopiques internes qui le composent. Magnifiés par l’œil du microscope et souvent coloré par divers marqueurs, microbes et cellules perdent en quelque sorte leur caractère menaçant et se transforment en autant de paysages grandioses. Derrière toutes ces images et au-delà de ces corps fragmentés, dont on ne montre qu’une infime partie, se trouvent évidemment des individus, des identités habituellement anonymes, qui, du certaine manière, contribuent à la science et au développement d’un savoir médical.»
Docteure en histoire de l’art et spécialiste du bioart, Marianne Cloutier poursuit actuellement un post-doctorat au département de sciences biologique de l’Université de Montréal. Dans le cadre de ses recherches, elle s’intéresse aux questions éthiques, identitaires, politiques, sociales et philosophiques qui émergent de l’intégration du vivant en art et du détournement des outils, des techniques et des savoir-faire scientifiques par l’artiste. En 2016, elle a été co-commissaire de l’exposition Art+Bioéthique (Galerie espace Projet, Montréal). Elle collabore également à une action concertée des FRQ portant sur la Conduite responsable en recherche-création.