Colloque, 29 mai 2015

Autoreprésentation et travestissement chez Yasumasa Morimura

Valérie Etter
couverture
Héritages de Claude Cahun et Marcel Moore, événement organisé par Andrea Oberhuber et Alexandra Arvisais

L’un des principaux héritages esthétiques de Claude Cahun est sans doute le travail sur l’autoportrait photographique. On peut parler d’autoportrait, bien que ce soit sans doute Marcel Moore qui déclenchait l’appareil photographique, parce que ce devait être Claude Cahun qui présidait à l’ordonnancement des clichés et que les expérimentations qu’elle propose et où elle est toujours son propre modèle, sont terriblement personnelles.

Parfois autobiographique, souvent fantasmé, l’autoportrait photographique est aussi une démarche récurrente chez des artistes contemporains, notamment chez Yasumasa Morimura. Dans son travail, l’identité est mise à mal, qu’elle soit sociale, sexuelle voire même «temporelle». Car la référence à l’histoire de l’art dans le travail photographique de cet artiste est intéressante, et renforce la notion de filiation en l’associant au monde de l’art dans le sens le plus large possible, et non seulement en le cantonnant aux années 20 et 30. Pourtant, c’est bien en cette période et dans le cadre du mouvement Dada que l’on trouve les prémisses de cette démarche à travers les portraits de Man Ray photographiant Marcel Duchamp en Rrose Sélavy et bien sûr, à travers les autoportraits de Claude Cahun, pionnière de l’installation photographique.

Ainsi, nous envisageons d’étudier dans notre communication, la démarche de Yasumasa Morimura (artiste japonais, homme), qui questionne la pratique du travestissement à travers l’autoportrait photographique, notamment dans la remise en cause des stéréotypes.

Aussi, nous nous intéresserons à la question de la citation d’œuvres antérieures dans le travail de cet artiste et des liens qui unissent les démarches dadaïstes et surréalistes de Duchamp et Cahun aux propositions contemporaines et qui placent l’ensemble de ces œuvres du côté de l’«inquiétante étrangeté».

Valérie Etter est docteure en arts et chargée de cours à l’Université de Strasbourg. Elle enseigne également l’art visuel et appliqué pour des classes de BTS ainsi qu’en histoire de l’art à l’école nationale supérieure d’architecture de Strasbourg. Ses thèmes de recherche s’intéressent aux représentations du corps au XXe siècle et au monstre humain et animal dans l’art contemporain.

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