Journée d'étude, 20 mai 2022

«Sans violence et sans secousse.» La pratique du roman parlementaire québécois au tournant du XXe siècle

Jean-Nicolas Roy
couverture
Laissé·es-pour-compte et minores: penser l’oubli en études littéraires, événement organisé par Association étudiante des cycles supérieurs en études littéraires (AECSEL)

Jean-Nicolas Roy prononce une communication portant sur une pratique littéraire que l’historiographie contemporaine semble méconnaître et qui ne ne reçoit pour l’instant aucune attention tangible de la part de l’institution universitaire québécoise, à savoir le roman de mœurs parlementaires.

Les romans parlementaires sont particuliers en ce sens qu’ils s’interrogent couramment sur le devenir politique du Canada et qu’ils établissent des rapports étroits entre leurs récits et des événements d’actualité ou de récente mémoire. Ils procèdent chacun à une transposition d’événements d’actualité politique dans un cadre fictionnel qui autorise leurs auteurs à réfléchir, par la représentation d’un avenir plus ou moins menacé, au devenir sociopolitique de la nation québécoise. Situées au croisement du récit d’apprentissage et du journalisme politique, ces œuvres semblent de même appartenir à la catégorie du roman à thèse: tout en sensibilisant les lecteurs au fonctionnement de l’univers politique, elles corroborent des systèmes de pensée dichotomiques. Manœuvres électorales, échos et travers du pouvoir, sectarisme, ralliements, agitations sociales, oraisons, escroqueries et corruption des uns, éloquence et héroïsme des autres: ce sont là quelques-uns de ses thèmes névralgiques, tout comme le cadre parlementaire, son substrat, qui devient le théâtre des crises, des tensions et des luttes démocratiques, et «l’un des lieux privilégiés de la fiction romanesque, dans la mesure où celle-ci entend être en prise sur les problèmes fondamentaux de l’époque» (Pléau, 2011).

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