Colloque, 29 mars 2017

Un je pour deux corps: «Moi, Sandòr F.» d’Alain Fleischer

Louis-Daniel Godin
couverture
Une littérature suspecte, ambiguë et trompeuse: narrations, oeuvres, auteurs non fiables, événement organisé par Cassie Bérard

«En 1934, alors qu’il a 17 ans, Sandòr F. se fait offrir une chevalière avec ses initiales S.F. par son ami lors d’une cérémonie de fin d’études.

Dix ans plus tard, en 1944, Sandòr F. se trouve dans un wagon à bestiaux en direction d’Auschwitz entre la Hongrie et la Pologne, sur le point de mourir à 27 ans des coups reçus par un SS. Dans le wagon, avant de mourir, il tend la main à un de ses confrères pour lui donner sa chevalière, sabague, dans l’espoir que cet homme survive et qu’il puisse la rendre à sa famille. Sandòr F. meurt dans le wagon en succombant aux coups qu’il a reçus.

Six ans plus tard, en 1950, sur une terrasse d’un café à Tel Aviv, la soeur de Sandòr F., Linke, entend des hommes parler hongrois. Elle se retourne et aperçoit une chevalière aux initiales S.F. portée au doigt d’un homme à la table voisine. Elle demande à l’homme d’où vient cette bague. L’homme qui est un rescapé d’Auschwitz qui était bien dans le wagon avec Sandòr F. fond en larmes voyant devant lui la destinatrice de l’objet.»

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