Entrée de carnet
La guérison par le territoire dans la littérature innue
Dans le cadre de mon projet de mémoire, j’étudie la représentation de l’identité dans la production écrite contemporaine des femmes innues. Plus précisément, je prévois m’attarder sur le rapport dynamique entre le «je» et le «nous» dans les textes littéraires. J’aimerais me concentrer sur les œuvres de trois femmes, soit Joséphine Bacon, Naomi Fontaine et Natasha Kanapé Fontaine. Mon corpus n’est toutefois pas encore fixe.
Pendant mes recherches, j’ai rapidement remarqué que plusieurs œuvres innues sont analysées avec une perspective écopoétique. Les autrices se réapproprient la terre et elles la célèbrent. Les questionnements sociaux, identitaires ou même politiques sont étroitement reliés à l’environnement et plus particulièrement au territoire. Par ailleurs, le territoire contribue à la conception de l’identité, autant individuelle que collective.
Je propose toutefois d’étudier durant le séminaire le lien qui unit la communauté innue et le territoire d’un angle différent. Je m’éloignerai donc du concept d’identité pour me pencher plutôt sur l’aspect guérisseur de la terre. En effet, la terre représente un endroit de ressourcement privilégié vers lequel la communauté innue se tourne pour s’apaiser. On remarque d’ailleurs dans la littérature innue contemporaine un mouvement de reconnexion avec la terre qui se traduit par un processus de guérison physique mais surtout émotionnelle. Ainsi, je me poserai quelques questions pour m’aider à cerner cette réalité. Comment le territoire s’inscrit-il dans la cosmologie innue et comment cela se manifeste dans l’écriture ? Est-ce qu’une proximité avec le territoire est nécessaire pour ressentir son effet ? Est-ce que le fait d’écrire à propos du territoire permet de prolonger le côté spirituel de ce lien ?