four heads rising, 6,000 heads, terrorists fly, the pain et torn towers

Émilie Houssa
couverture
Article paru dans Œuvres web, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Œuvre référencée: Ceprano, John. 2001. four heads rising; 6,000 heads; terrorists fly; the pain et torn towers. [Différentes œuvres du même auteur sur une même page du site the ARTproject]

   

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

La page consacrée à John Ceprano sur le site du ARTproject présente cinq œuvres et un texte. Chacune des œuvres constitue une entrée en soit dans The ARTproject, mais la présentation de l’ensemble des œuvres de l’auteur permet d’avoir une autre lecture possible sur chacune. Les cinq œuvres présentées sont : Four heads rising, 6000 heads, Terrorists fly, The pain et Torn towers.

L’ensemble de ces œuvres est homogène, presque toutes sont constituées à partir d’encre et de crayon et représentent de formes graphiques rarement figuratives. De nombreux thèmes construisent également l’uniformité de cette page. Trois thèmes ou motifs reviennent dans presque toutes les œuvres : les têtes, les avions et la terreur.

Pour autant, deux choses sur cet ensemble sont à noter. D’une part, sur cinq œuvres seule une est proprement figurative: Terrorists fly, représentant deux avions de face au dessus de tours. Et, d’autre part, seule une œuvre travaille et est caractérisée comme utilisant des nouveaux médias: Four heads rising. Les autres sont définies comme «dessins et/ou gravures».

Un autre point important à relever, c’est le processus particulier au ARTporject, qui permet aux artistes de revenir sur leurs œuvres envoyées en proposant une version nouvelle un an après, par exemple (voir le compte rendu sur The ARTproject, Artists Respond to Terrorism). John Ceprano a donné des versions nouvelles de trois des œuvres présentées: 6000 heads, Terrorists fly et The pain. Pour ces trois œuvres, l’artiste propose une version de 2001 et une version de 2002. Pour 6000 heads Cerpano a ajouté de la couleur à la première version noire et blanche du dessin. Pour Terrorists fly l’artiste garde toujours la même composition entre ses deux versions mais ajoute un lavis gris et change la tonalité des traits de crayons (de noire à brune). Enfin, pour The pain tout comme dans 6000 heads l’auteur a ajouté entre le version de 2001 et de 2002 de la couleur sur son dessin, notamment un rouge vif. Ces transformations sont emblématiques du projet auquel participe Ceprano avec ces œuvres, mais elles posent cependant beaucoup de questions. Pourquoi avoir modifié certaines œuvres et pas toutes? En 2001, mis à part Four heads rising déjà en couleur, l’ensemble des œuvres se décline en noir et blanc. Cette uniformité est cassée par les modifications apportées. De plus, ces couleurs mettent l’accent sur des éléments énigmatiques des compositions, notamment dans 6000 heads.

   

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

Œuvres web composées de dessins ou d’images numérisées.

   

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

Ces œuvres évoquent la terreur face aux attentats du 11 septembre 2001 et proposent une commémoration en hommage aux victimes des événements.

   

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

La présence du 11 septembre est générique sur l’ensemble des œuvres de Ceprano présentées sur cette page. Chacune évoque la terreur, la douleur provoquées par les attentats ou les attentats eux-mêmes. Elle est particularisée dans Terrorists fly et centrée sur les tours.

   

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

Les événements du 11 septembre 2001 sont présentés de façon explicite dans au moins une œuvre de cette page: Terrorists fly où l’on voit deux avions de face au dessus de tours. Cependant la représentation des explosions n’est pas explicitement figurée dans aucune des cinq œuvres, même si les couleurs et les formes rappellent souvent une explosion. Ce sont les titres qui rendent proprement explicite l’évocation du 11 septembre dans le dessin présenté.

Des moyens de transports sont présents à deux reprises dans Terrorists fly évidemment mais aussi dans The pain où l’on voit un avion dans la même position que dans l’œuvre précédemment cité: de face, comme fonçant sur nous.

Aucun moyen de communication, ou aucune instance médiatique ne semble en revanche représenté.

   

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

Chacune des œuvres présentées semble aborder les événements d’un point de vue individuel. Nous sommes face à une vision de la terreur, de la panique ou de la tristesse d’une personne face à ces événements. Le texte qui se situe en dessous des œuvres parle cependant à la première personne du pluriel mais évoque une expérience individuelle face aux attentats.

   

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

Il n’y a pas de son (intra ou extra diégétique) lié à cette œuvre.

   

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Le texte présenté en dessous des œuvres propose un travail iconique qui fait ressortir (tout comme les œuvres elles-mêmes) les émotions qui ont traversé l’auteur face aux attentats: les majuscules pour exprimer un cri, ou les multiples points pour montrer une réflexion, une réflexion portant sur les jeux d’ombre et de lumière comme expression d’une angoisse.

   

Autres aspects à intégrer

N/A

   

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

when the world trade center was struck, we all knew “IT” was over.

it just gushed out of me….. “OH NO, IT’S OVER, OH MY GOD!”

was this just a paranoid response or a guttural ‘knowing’?

fear cannot enter a broken heart

in the weeks since “the terror” woke us up

we have all learned to deal with this attack in our own private way

while expressing ourselves without fear and with a broken heart

encouraging each other with our consciousness and faith

negative is negative…………it hates the light

positive is positive…………..yet, it ignores the darkness

meanwhile, the truth gets attacked

just because it “IS” the whole picture, dark and light

— John Ceprano

    

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

N/A

   

Citer la dédicace, s’il y a lieu Aucune. Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

La page consacrée aux œuvres de Ceprano dans ARTproject est également visible en dehors du site du projet. On retrouve également The Pain sur le site de l’artiste. Cependant, il n’y a pas de texte critique qui semble directement concerner ces œuvres.

   

Impact de l’œuvre

Impact inconnu

   

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

L’ensemble des œuvres de Ceprano présentes sur cette page du site de The ARTproject travaillent le processus de fictionnalisation autour des émotions qui ont habité les événements du 11 septembre 2001 et qui ont été amplifiées par la représentation des attentats. Chacune des œuvres présentées formalise une émotion par des traits, des couleurs ou la monstration d’un point de vue. Cette prise en charge des événements par un point de vue et une émotion individuelle donnés en partage construit une pensée non sur les faits constitutifs des événements mais sur leur réception. Ce que l’on reçoit à travers les œuvres de Ceprano, c’est avant tout la terreur, l’angoisse, la colère et la profonde tristesse de l’auteur face aux événements.

Cet ensemble documente certes les attentats du 11 septembre, mais il fait surtout acte de fictionnalisation, c’est-à-dire qu’il les fait entrer dans une histoire, une interprétation toute personnelle qui repose sur les émotions qu’a ressenties l’auteur face à ces événements. Cet ensemble présenté en hommage aux victimes par le biais du web invite à prendre ce point de vue comme une vision totalisante de l’événement. Le texte sous les œuvres rend compte de ce glissement. Ceprano, par sa particpation au ARTproject, construit donc avec de nombreux autres auteurs la représentation fictionnalisée du 11 septembre 2001.

   

Donner une citation marquante, s’il y a lieu

N/A

    

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

N/A

   

Captures d’écran

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