Colloque, 27 mars 2015

(Re)constituer l’archive

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Le 27 mars 2015 avait lieu le colloque anniversaire du NT2-Concordia, (Re)constituer l’archive, qui soulignait les cinq années d’existence de l’antenne du Laboratoire NT2 à l’Université Concordia.

Cet événement a réuni des chercheurs d’horizons divers qui ont réfléchi, à partir de corpus singuliers, à la définition de l’archive dans le contexte du numérique et à la manière de rassembler des documents parfois déjà disponibles sur d’autres supports pour en proposer de nouveaux modes d’organisation, de diffusion et de lecture.

Avec les présentations de Ray Siemens (University of Victoria), Sandy Baldwin (West Virginia University), Micheline Cambron (Université de Montréal), Marilou St-Pierre (Université Concordia), Jason Camlot (Université Concordia), Sylvain David (Université Concordia), Bertrand Gervais (UQAM), Sophie Marcotte (Université Concordia), Ariane Mayer (stagiaire Figura-NT2) et Guillaume Pinson (Université Laval).

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Communications de l’événement

Ray Siemens

INKE 2.0: Research Partnership Toward Social Digital Scholarship in the Humanities, the Social Sciences, and Beyond

«One of the great things about our community is that we come together for events like this. It reflects the way in which we quite naturally work together.»

Ray Siemens is Canada Research Chair in Humanities Computing and Distinguished Professor in the Faculty of Humanities at the University of Victoria, in English with cross appointment in Computer Science.

Ariane Mayer

Les bibliothèques numériques: accessibilité universelle ou «cauchemar de Babel»?

Certains penseurs la qualifient de troisième lieu, ce concept forgé par Ray Oldenburg qui désigne un espace de sociabilité autre que le domicile et le travail, où les citoyens échangent et participent activement à la vie de la communauté. Ainsi, la bibliothèque constitue une interface entre l’individu et le monde. Espace de retrait où la subjectivité se forme, elle est aussi le lieu d’une participation à la société de nos semblables. La manière dont une bibliothèque est agencée, dont ses ouvrages sont organisés spatialement, influence notre façon de s’y orienter, de s’y rencontrer et d’y participer. C’est ce qui fait de la question du classement des archives, et aujourd’hui des archives de bibliothèques numériques, une problématique cruciale.

N’y a-t-il qu’une seule façon pertinente de classer les livres, ou bien y en a-t-il plusieurs qui seraient d’une égale légitimité ou encore en conflit de légitimité? Qui décide de ce classement et en fonction de quoi? La taxonomie des archives est un point-clé où se nouent les enjeux des savoirs et les enjeux de pouvoir.

Ariane Mayer est doctorante à l’Institut de recherche et d’innovation (IRI). Elle est présentement stagiaire au centre Figura et au Laboratoire NT2.

Sylvain David

Notes de l’underground: la «Fugazi Live Series»

«Fugazi, un des groupes les plus reconnus de la scène indépendante américaine, a récemment mis en ligne la quasi-totalité de ses prestations live, soit plus de 800 enregistrements réalisés en 1987 et 2003. Un tel projet se distingue à la fois par son ampleur, les formations rock se contenant généralement de produire un ou deux disques en concert au cours de leur carrière, et par sa perspective, le label alternatif Dischord se lançant ainsi dans des activités curatoriales habituellement prises en charge par les institutions officielles de la culture comme les musées, les bibliothèques ou les universités. Ma communication réfléchira à cette démarche à la fois du point de vue du document, les variations infinies des concerts s’opposant aux versions arrêtées des albums studios, et de celui du canon, Fugazi souhaitant manifestement, par la constitution de cette archive numérique contribuer à une histoire parallèle du rock.»

Sylvain David est chercheur régulier à FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. Il fait aussi partie du programme de recherche interdisciplinaire RADICAL (Repères pour une articulation des dimensions culturelles, artistiques et littéraires de l’imaginaire contemporain). Il est professeur agrégé au Département d’études françaises de l’Université Concordia, où il enseigne la littérature du XXe siècle et la littérature contemporaine. Ses recherches actuelles portent sur l’imaginaire de l’«après» dans le roman et l’essai français depuis l’après-guerre et sur le mouvement punk comme esthétique et éthique. Il est l’auteur de l’essai Cioran.

Guillaume Pinson

Le projet Médias 19: les documents médiatiques au prisme du numérique

«Toute personne qui s’intéresse à la presse ancienne, notamment française et francophone, comme c’est le cas dans mes recherches, a désormais l’habitude de consulter les grandes plateformes numériques, à commencer par l’incontournable Gallica de la bibliothèque nationale de France ou encore au Québec, la section des journaux en ligne de la BANQ et au Canada la plateforme Canadiana. La presse numérisée occupe une place importante de ces ressources, des collections entières de journaux quotidiens s’y retrouvent et le chercheur y plonge avec un mélange de plaisir, procuré par cette possibilité de s’immerger dans la quotidienneté de son siècle de prédilection, et de satisfaction de ne plus avoir à se déplacer physiquement en bibliothèque avec la crainte de se voir refuser l’accès aux documents. Le geste de la consultation numérique apparaît donc désormais banal, mais il constitue pourtant un changement majeur, susceptible de transformer complètement le regard que nous jetons sur la presse ancienne, la manière que nous avons de la lire et, du coup, les appropriations que nous en faisons ainsi que les hypothèses scientifiques que nous formulons à son endroit.»

Guillaume Pinson s’intéresse à la culture médiatique au XIXe siècle et à ses répercussions sur la littérature et dans le discours social. Ses recherches visent à analyser le premier grand récit de l’information qui s’est progressivement constitué à partir des années 1830, jusqu’à la Première Guerre mondiale, partant du constat que l’expansion de la production journalistique s’est accompagnée d’une abondante représentation (fictionnelle, essayistique, historiographique, etc.) de la nouvelle culture médiatique. Il étudie actuellement la constitution d’une francophonie médiatique au XIXe, fondée sur les interactions entre l’Europe et l’Amérique du Nord, et la circulation des imaginaires – notamment par le roman-feuilleton – entre les continents.

Micheline Cambron & Marilou Saint-Pierre

Presse et ondes radiophoniques: sur les traces des voix disparues

«1922 marque une année importante dans l’histoire médiatique québécoise. En effet, c’est en septembre qu’est lancée la première radio commerciale de langue française sur le territoire de la province, avec l’ouverture de la station CKAC, radio de La Presse. Cette décision du plus important journal montréalais francophone de l’époque de lancer sa propre station de radio n’est pas une exception pour l’époque, mais plutôt une tendance lourde. Cette situation nous amène à interroger sous un nouvel angle les relations entre presse et radio, souvent représentées comme des ennemies, comme des concurrentes sur le marché de l’information.»

Micheline Cambron est professeure au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, où elle a dirigé le Centre d’études québécoises (CÉTUQ) de 1997 à 2003. Cofondatrice, avec Denis Saint-Jacques, du  Centre de recherche sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ), elle en a dirigé le site Université de Montréal de 2003 à 2006, puis a assuré la direction de l’ensemble du CRILCQ en 2006. Elle a assumé, de 2006 à 2008, les fonctions de Secrétaire de Faculté et de Vice-doyenne aux communications et aux relations internationales de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal.

Marilou St-Pierre est doctorante en communication à l’Université Concordia. Elle a co-dirigé la publication Crise des médias et effectifs rédactionnels au Québec.

Jason Camlot

Historicizing with Digital Design, or, What building a “digital archive” has taught me about the material Archive

Jason Camlot, professeur à l’Université Concordia, parle de son projet Spoken Web, dont les recherches préliminaires ont commencé en 1999.

Jason Camlot is an associate professor of english and associate dean of the faculty of arts and science at Concordia University. His recent researches have focused on literary sound recording and the digital presentation of analog documentary poetry reading.

Sophie Marcotte

(Re)construire les marges: archives littéraires et environnement numérique

«Un anniversaire, c’est toujours l’occasion de dresser un bilan et nous sommes ici réunis pour souligner l’anniversaire du NT2 Concordia. J’ai essayé de faire un parallèle avec ma propre vie et je vais faire un brin d’autofiction avec vous avant d’entrer dans le vif du sujet.»

Sophie Marcotte est chercheure régulière à FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire, et directrice de l’antenne FIGURA-NT2 Concordia depuis juin 2018. Outre ses travaux sur les archives et les manuscrits d’écrivains et sur l’édition électronique (HyperRoy, manuscrits et inédits dans les archives de Gabrielle Roy), elle s’intéresse depuis quelques années aux liens entre littérature et technologies et à l’étude de la présence et de l’influence du numérique dans le roman contemporain.

Bertrand Gervais

Archiver le présent: architectures de mémoire et quotidien

«Dans un premier temps, je pensais m’intéresser d’abord et avant tout aux moyens mis en œuvre pour se servir des bases de données à des fins esthétiques et je me suis rendu compte en travaillant sur cela, que mon intérêt s’est déplacé pour aller du côté non pas tant du contenu que des poétiques à l’œuvre, avec ou non des bases de données.»

Bertrand Gervais est le directeur du Laboratoire NT2 et du Centre Figura. Il est également professeur titulaire et enseigne au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal.

Sandy Baldwin

Archives of Disappearance

«The majority of the common characters in the major languages of the world are encoded in the 65 000 536 code points, states the Unicode Consortium. But the 16 bit encoding has the capability to encode up to 11 114 112 code points. Long are the quaint days of ASCII’s a 128 code points. Unicode even encodes fictionnal writing systems such as Elvish or Klygnon. Its code space includes any writing system whatsoever with no regard to whether it was ever employed by human culture. More than this, since streams of ASCII remain the basis of all file transfers on the net and since ASCII is now a subset of Unicode and since Unicode provides a structure for exchange and storage of data, then we must recognize that this enconding is the fundamental encoding of all that is on the net.»

Sandy Baldwin’s work imagines the future of literary studies in a digital age. As coordinator of the Center for Literary Computing, he facilitates interdisciplinary research projects in the poetics of new media and the media ecology of literary institutions, using web-technologies, multimedia, hypertext, audio/video, and virtual environments. Sandy’s scholarly work explores media technologies as rhetorical and aesthetic objects, asking how media structure our thought and experience. His particular focus is on continuities and borrowings between literary theory and theories of digital multimedia.

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