Colloque, 27 mars 2015
Les bibliothèques numériques: accessibilité universelle ou «cauchemar de Babel»?
Certains penseurs la qualifient de troisième lieu, ce concept forgé par Ray Oldenburg qui désigne un espace de sociabilité autre que le domicile et le travail, où les citoyens échangent et participent activement à la vie de la communauté. Ainsi, la bibliothèque constitue une interface entre l’individu et le monde. Espace de retrait où la subjectivité se forme, elle est aussi le lieu d’une participation à la société de nos semblables. La manière dont une bibliothèque est agencée, dont ses ouvrages sont organisés spatialement, influence notre façon de s’y orienter, de s’y rencontrer et d’y participer. C’est ce qui fait de la question du classement des archives, et aujourd’hui des archives de bibliothèques numériques, une problématique cruciale.
N’y a-t-il qu’une seule façon pertinente de classer les livres, ou bien y en a-t-il plusieurs qui seraient d’une égale légitimité ou encore en conflit de légitimité? Qui décide de ce classement et en fonction de quoi? La taxonomie des archives est un point-clé où se nouent les enjeux des savoirs et les enjeux de pouvoir.
Ariane Mayer est doctorante à l’Institut de recherche et d’innovation (IRI). Elle est présentement stagiaire au centre Figura et au Laboratoire NT2.