Table ronde, 20 décembre 2019
«Le temps présent est gros de l’avenir…» Typologie des imaginaires du futur
«La science-fiction ne connaît pas l’avenir. La science-fiction ne prétend pas prédir l’avenir, elle n’a que des prétentions littéraires ou cinématographiques. Dans une perspective sociocritique, cela signifie qu’elle fait partie prenante d’un imaginaire social spécifique ancré dans le présent et que sa façon de représenter l’avenir en est un élément central. Fredric Jameson explique que toutes les utopies futuristes tentent de régler un dilemme spécifique, un problème social fondamental qui apparaît comme la source de tous les problèmes du présent. On peut constater qu’au-delà des utopies, tous les imaginaires du futur fonctionnent ainsi. Le futur s’imagine toujours autour d’un nombre très limité d’éléments du présent qui sont alors extrapolés, transformés. Ces éléments peuvent être de nature politique, biologique, technologique, spatial et ils agissent sur le texte futuriste comme autant de novum, de traces archéologiques.» La participante inscrit «cette conception sémiotique et idéologique des représentations du futur, utopique ou non» dans celle de l’imaginaire social tel que définit par Pierre Popovic qui lui servira de base méthodologique pour formuler sa typologie. «Pour rappel, il propose de retenir quatre types d’ensembles de représentations qui seraient communs à toutes les sociétés: l’histoire et la structure de la société; la relation entre l’individu et le collectif global; la vie érotique et le rapport avec la nature.» Bien que cette ensemble intéragisse avec d’autres, la participante concentre sa présentation sur l’histoire et la structure de la société. Elle emprunte également à Pierre Popovic «ses cinq modes de sémiotisation de la réalité qui en souligne la littérarité: une narrativité, une poéticité, des régimes cognitifs, une iconocité et une théâtralité» et s’arrête principalement sur la narrativité afin de proposer une typologie qui prend en compte tous les modes de sémiotisation.