Colloque, 24 avril 2015
Le corps masqué et métonymique comme dispositif optique: l’au-delà de la mécanique du désir dans «Le Surmâle» d’Alfred Jarry
La figure du surmâle d’Alfred Jarry, convoquée dans la plupart de ses essais, en est la crystalisation ultime. Explorer cette figure en suivant la perspective de la chair aperçue et de l’imaginaire du corps par fragment a été pour moi l’occasion de prendre la tangente, comme dirait Jarry, en m’écartant dans un parcours assez étourdissant par ses multiples va-et-vient dans le texte.
Nous verrons en effet que, paradoxalement (et rappelons que Jarry adore les paradoxes), le corps en apparence fragmenté est finalement un moteur pour tout relier, pour tout faire tenir ensemble dans un vaste réseau métaphorique. En prenant pour porte d’entrée le portrait des deux protagonistes, je vous propose de parcourir quelques branches de ce vertigineux réseau signifiant, pour vous montrer la modernité du propos de Jarry sur l’amour, le savoir et la représentation.
Marie-Ève Richard est étudiante à la maitrise en études littéraires. Ses recherches portent sur la cohérence sensible de la pensée analogique chez Annie Lebrun.