Colloque, 17 octobre 2018
J. W. von Goethe et la malédiction du désir
«Je vais essentiellement vous parler d’un épisode qui est raconté dans Poésie et Vérité, les mémoires de Goethe. Dans ces mémoires -avant l’épisode dont je vais parler- dans les souvenirs d’enfance de Goethe, on retrouve le souvenir d’un rêve d’enfant qui ouvre un conte pour jeunes garçons que Goethe intitule Le Nouveau Pâris. C’est un conte qui s’inscrit après coup dans la lignée des contes de Goethe dont La Nouvelle Mélusine, un autre conte que Goethe a imaginé plus tard à la suite de ses aventures amoureuses avec Frédérique Brion.
Au commencement du Nouveau Pâris, il y a un rêve d’enfant. C’est un rêve qui est paradigmatique des rapports que Goethe entretient avec l’image d’un Moi construit sur l’image de l’enfant qui, chez Goethe, affecte toujours une étrange maturité et qui prépare le modèle du jeune homme -on pense tout de suite au jeune Werther ou à Wilhelm Meister, le jeune homme étant lui-même chez Goethe une figure construite sur le mode faustien du rêve éveillé et de la comédie.»