Colloque, 24 avril 2015
Dédoublement et fragmentation dans «La Fille aux yeux d’or»
Selon Rémi Astruc, le grotesque est lieu d’impossibilité réalisé, un entre-deux qui présente un monde dédoublé. D’après William Keiser, ces parties essentielles consistent d’un «mélange d’éléments hétérogènes, la confusion, la qualité fantastique et même une espèce d’aliénation du monde». C’est ce grotesque qui, selon Astruc, caractérise le romantisme noir de Baudelaire. Un grotesque où «il s’agit alors d’un héros en proie à une rupture beaucoup radicale avec le monde que la simple mise à l’écart provoquée par la difformité extérieure». Contemporain au malaise artistique inscrit dans la fameuse préface de Mademoiselle de Maupin de Gauthier, je propose que La fille aux yeux d’or de Balzac s’apparente à ce genre de grotesque.
Allison Faris est doctorante au Graduate Center City University of New York. Elle s’intéresse à la théorie queer et féministe, à la construction du genre et à la division entre acte sexuel et identité sexuelle aux XVIe et XVIIe siècles.