Colloque, 8 juin 2010

Avant-garde imaginaire ou virtuelle?

Sylvano Santini
couverture
Imaginer l’avant-garde aujourd’hui. Enquête sur l’avenir de son histoire, événement organisé par Bertrand Gervais et Sylvano Santini

L’avant-garde connaissait jadis l’esprit du drame. Elle épaulait la conception de l’Histoire de Hegel, encourageait les visions de Marx. Elle était entièrement vouée au domaine de la lutte entre des classes, des partis, des groupes, des individus. L’avant-garde était rageuse, vengeresse, querelleuse, elle ne pliait jamais. Elle a atteint un sommet lorsqu’elle a retourné sa force contre elle-même en se sabordant.

Mais où sont les révoltés d’hier, les neiges d’antan?  Ce destin héroïque, courageux, vaillant, brave, apparaît alimenter l’imaginaire le plus ignare et éculé de l’avant-garde. Il est vrai que son impétuosité tient de l’adolescence, de la grande immaturité. La révolution, changer la vie? Tout cela n’aura été qu’un éblouissement qui a fait place, maintenant, semble-t-il, à la lucidité. La raison a repris ses droits sur le merveilleux. Nous ne sommes plus aveugles. L’avant-garde fut un échec.

Sylvano Santini est professeur au département d’études littéraires de l’UQAM où il enseigne la sémiologie tardive à partir des Grecs. Chercheur régulier à FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire, il s’intéresse présentement à la relation performative de la littérature au cinéma dans le cadre des activités du projet-équipe RADICAL (Repères pour une articulation des dimensions culturelles, artistiques et littéraires de l’imaginaire contemporain).

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