Journée d'étude, 16 mai 2019

Berceuse et conteuse: Marceline Desbordes-Valmore, poète maudite à la croisée des genres

Sophie Ménard
couverture
Les dessous des genres. Sexe et (sous-)genres littéraires, événement organisé par Andrea Oberhuber et Laetitia Hanin

«Seule femme parmi les poètes maudits, Marceline Desbordes-Valmore, actrice et chanteuse devenue poète autodidacte, participe au remodelage de l’espace lyrique dans les années 1820 à 1840. S’enchantant des élégies de cette poète et saluant son génie naturel, Sainte-Beuve considère toutefois que lorsqu’elle se met à conter “elle tombe”, écrit-il, “dans le petit, dans l’imperceptible, dans la vignette scintillante”. À l’inverse de Sainte-Beuve, un article consacré aux femmes de lettres françaises contemporaines, publié dans L’Illustration en 1844, loue la posture de berceuse qu’endosse la poète. Cette critique positive est le résultat d’une spécialisation et d’une répartition des genres poétiques selon les sexes qui font de la poésie enfantine le complément logique du rôle domestique, maternelle et conjugale de la femme. Les poèmes traitant de l’enfance cantonnent-ils l’auteure dans les genres mineurs?» La participante se penche sur «le petit genre de la berceuse tenu au XIXe siècle comme un devoir exclusif des femmes» et démontre que «certains poèmes de Desbordes-Valmore motivent des phénomènes d’interdiscursivité avec les chants du berceau et ce dialogisme culturel, loin de les minorer et de les marginaliser, active des pratiques majeures de la culture française liée au passage initative de la vie.»

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