Carnets de recherche, 2011
Le parloir. Les usages de l’oralité en littérature québécoise
Réflexions, citations, observations et commentaires sur l’oralité dans la littérature du Québec et, plus largement, de l’Amérique du Nord.
Articles de la publication
Deadwood via Baltimore (en guise de préambule)
En guise de préambule à ce carnet de recherche sur le langage dans Deadwood, je sens qu’il est important d’aborder la question plus ou moins épineuse de l’obscénité. Il s’agit en quelque sorte d’un passage obligé puisque l’utilisation du langage offensant est au coeur de la volonté réaliste de David Milch, créateur et scénariste de la télésérie. Or, la chaîne Home Box Office qui diffusait l’émission est reconnue pour sa grande souplesse en matière de langage obscène. Une scène exemplaire de ce phénomène se trouve dans la télésérie The Wire, où deux détectives de la ville de Baltimore examinent les lieux d’un homicide en ne s’échangeant, durant les quelques trois minutes de la séquence, au fur et à mesure qu’ils reconstruisent par déduction le déroulement du crime, qu’une suite de déclinaisons possibles du mot “fuck”.
«The Rough Element Predominates»
Parmi les nombreuses figures historiques marquantes qui sont représentées dans la télésérie Deadwood (dont Wil Bill Hickock, Calamity Jane, George Hearst, Wyatt Earp et Charlie Utter sont les plus célèbres), il est presque décevant que le créateur n’ait pas trouvé une petite place pour un certain Samuel Langhorne Clemens. Mieux connu sous le nom de Mark Twain, l’auteur des Adventures of Huckleberry Finn était bien au fait de la vie “rough and rugged” de la conquête de l’Ouest. Je remarque dans Roughing It, le récit autobiographique de son périple d’est en ouest à bord d’une dilligence en 1861, plusieurs éléments de la vie des pionniers dont aurait pu s’inspirer David Milch dans l’écriture de la télésérie. Cela dit, il est vrai que le voyage de Twain précède de quelques dix ans le temps historique de Deadwood.
With Brains and a Frank Tongue
J’emprunte un détour –on l’aura compris, je me sers de cette plateforme uniquement pour tourner autour du pot!– par le roman western True Grit, de Charles Portis, dont les frères Coen ont fait une adaptation en 2010, après celle, plus classique, de Henry Hathaway en 1969. Ayant vu le film des frères Coen en premier, et ayant été particulièrement marqué par le vernaculaire singulier de la protagoniste Mattie Ross, j’étais curieux de voir quelle importance le livre accordait à cet aspect de la narration.
L’écriture du Nouveau Monde
Au coeur de l’expérience du Nouveau Monde, il y a un important processus de traduction et de transcription qui, d’un point de vue symbolique, n’est pas sans conséquences.
Croire au miroir
Comment lire l’oralité dans la littérature? Les invités d’une émission de variété des années 1970 se penchent sur la question en présence de Victor-Lévy Beaulieu. Il en ressort une discussion qui représente bien l’ambiguïté de notre rapport à l’oralité à l’écrit.