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Tribute in light

Émilie Houssa
couverture
Article paru dans Arts visuels, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Œuvre référencée: Smith, Terence. 2002. Tribute in light. Installation ou architecture lumineuse.

  

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

Tribute in light est une installation lumineuse commandée par le New York Times qui s’est dressée du 11 mars au 14 avril 2002, puis tous les ans le 11 septembre de 2003 à 2007, sur le site même du World Trade Center. Sur chacune des deux plateformes qui composent l’installation ont été disposés 44 projecteurs pour former des tours de lumières en hommage aux victimes des attentats, mais aussi pour rappeler l’architecture des lieux et raviver la mémoire sur cet événement. Les deux bandes de lumières sont beaucoup plus fines mais également beaucoup plus hautes que les tours originales. L’intensité de la lumière est plus forte sur les quatre bords de ces deux bandes, créant ainsi davantage l’idée d’un couloir, d’un chemin que la représentation même des deux tours. Et précisément, pour les auteurs de cette œuvre (Terence Smith et Gustavo Bonevardi entre autres), les deux tours de lumière évoquent le chemin des âmes des victimes des attentats vers le ciel. Cette lecture faite par les créateurs et exposée dans de nombreux articles donne un aspect très commémoratif à l’œuvre. Il ne s’agit pas seulement de représenter le vide architectural occasionné par la chute des tours, l’idée est de rendre présentes les pertes physiques et spirituelles causées par les attentats. Dans cette perspective, l’œuvre possède une forte valeur symbolique.

  

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

Installation ou architecture lumineuse.

  

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

Cette œuvre se présente comme un mémorial en hommage aux victimes des attentats du 11 septembre 2001.

  

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

L’œuvre procède par évocation. Les attentats du 11 septembre sont présents comme source même de la perte, du manque et du vide souligné par la reconstitution des tours.

  

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

L’œuvre constitue le lieu d’une commémoration des événements, et de leurs conséquences sur la ville de New York, les habitants de la ville New York et les familles des victimes. Le point de vue sur les événements est donc nostalgique, leur évocation figurée tend avant tout à constituer un acte de mémoire.

Aucun moyen de transport n’est représenté.

Aucun média, ni moyen de communication n’est représenté.

  

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

Le point de vue sur ces événements est commémoratif, comme expliqué plus haut. Dans cette approche, les événements sont abordés d’un point de vue tant individuel que collectif. L’œuvre constitue un lieu et un acte de mémoire pour l’ensemble de la communauté new-yorkaise touchée par les attentats. Mais la valeur spirituelle donnée par ses créateurs fait également de l’œuvre un lieu d’hommage pour chacune des victimes des attentats.

  

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

Il n’y a aucun son (intra ou extra diégétique) lié à cette œuvre.

  

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Ne s’applique pas.

  

Autres aspects à intégrer

N/A

  

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

Il n’y pas de texte présent autour de l’œuvre.

  

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

“TERENCE SMITH: The idea for the tribute was born in the initial hours after the attacks. Several different artists and architects, including Bonevardi and his partner, John Bennett, had similar visions purposes in mind.

GUSTAVO BONEVARDI: At that time on the 13th, the first week— the 12th, the 13th, the 14th— we still thought that hundreds of people were going to be rescued, were going to be pulled out from the rubble. What we really wanted to do— we wanted to do a sign, a symbol to inspire the rescue workers. We wanted to… not recreate the buildings, we wanted to somehow heal the Manhattan skyline. We wanted to help the city with these lights to get it through its darkest time.

PAUL MYODA, Artist: Within the space of a very few minutes, the idea sort of revealed itself to us, that this sort of ungodly plume of smoke, this illuminated smoke cloud, which every New Yorker will remember forever… we thought about sort of reconfiguring the chaotic smoke cloud— we wanted to reconfigure it into the orderly image that was in our mind’s eye.

JULIAN LAVERDIERE, Artist: And it was very much in the spirit of the candlelight vigils that were held immediately within the following nights— tens of thousands of candles lit by people in all walks of life, nobody knowing one another, but joining together in mutual grief. And it dawned on us that that’s what we should build: Some sort of structure that could generate that same sensation.

GUSTAVO BONEVARDI: My only explanation in a way is after having stared at those towers for so many hours that day, you’d close your eyes and it’s like an afterimage. You would see the towers as a negative on your retina. And I think it’s this vision that so many people in the city had.»1Cité de https://web.archive.org/web/20120313114555/http://www.pbs.org/newshour/bb/terrorism/jan-june02/light_3-11.html [Page consultée le 3 août 2023]

  

Citer la dédicace, s’il y a lieu

Aucune.

   

Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

Sites expliquant l’œuvre:

Sites montrant l’œuvre :

  

Impact de l’œuvre

Après avoir été présente pendant 1 mois en 2002, l’œuvre est maintenant remontée chaque année pour commémorer les attentats de 11 septembre. Elle est devenue l’emblème de cette commémoration.

  

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

Tribute in light, est, je pense, un des éléments fondamentaux dans le processus de mythification du 11 septembre comme tragédie nationale qui peut toucher chacun des pays de l’Occident. L’aspect grandiose et la forte connotation spirituelle de l’œuvre engagent à repenser les attentats du 11 septembre non plus comme un fait mais comme une véritable tragédie. De plus, le fait d’avoir la lumière comme matériau symbolique, des lumières que l’on peut apercevoir de l’espace, dénature l’idée même des tours pour en faire une pure figure. L’œuvre ne représente pas les tours du World Trade Center, elle représente une tragédie mise en mémoire et en commémoration. L’œuvre transforme ainsi cet événement et ce lieu en espace de mémoire, mais surtout en figure symbolisant le manque, le vide, la perte.

   

Donner une citation marquante, s’il y a lieu

«PAUL MARANTZ: Usually we light something physical, but it’s very important that this memorial is not a physical thing; it is really just the idea of light alone. And it was important for us to not get involved at this point in the process in a monument that was monumental. And so we’re… the idea of this is that it is temporary, it is as thin as air, and therefore we’re marking a moment in time, but this is not the permanent memorial for the tragedy of September 11.»2https://web.archive.org/web/20081104160254/http://www.pbs.org/newshour/bb/terrorism/jan-june02/light_3-11.html [Page consultée le 3 août 2023

   

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

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