Entrée de carnet
Discours humoristiques et écologie: un fatalisme comique (1)
Mon projet de mémoire porte sur la rhétorique de l’ordinaire dans le stand-up québécois contemporain. Une certaine distance sépare ce sujet des considérations environnementales sur lesquelles reposent ce séminaire. Toutefois, en opérant un léger changement de perspective, il apparaît pertinent d’analyser les discours humoristiques sous un angle environnemental.
En s’arrimant à l’idée selon laquelle le stand-up humoristique, comme tout art, propose un reflet de la réalité sociale, il semble intéressant d’analyser les discours des humoristes québécois afin de voir quels rapports ils entretiennent face à la nature, à l’environnement ou à la crise écologique. La manière dont s’inscrit l’humoriste avec son territoire, par exemple son rapport au froid, à la neige et à tous ces éléments de nordicité, mais aussi à différents éléments liés à la singularité du territoire, repose souvent sur des lieux communs qui visent à rejoindre un public aussi vaste que possible. Cette utilisation rhétorique d’éléments liés à l’environnement et leur réception par un auditoire permet peut-être de poser un regard sur la relation qu’entretiennent les habitants du Québec avec le territoire et ses caractéristiques.
On remarque aussi dans ces numéros une forte tendance à percevoir l’avenir environnemental de manière catastrophique. Ce fatalisme, malgré son caractère anxiogène, arrive à faire rire. C’est à ce rire, allié aux représentations de la nature, que je souhaite m’intéresser ou, plus précisément, à ce qui déborde ce rire. D’un côté il s’agira de s’interroger sur la construction rhétorique des discours humoristiques afin d’illustrer comment leur cynisme apparent dépasse ses frontières dans une volonté d’éveiller certaines consciences et, d’un autre côté, il s’agira de réfléchir à la signification de ce rire fatal et à ce qu’il révèle sur cette société.