Article IREF

Chapitre 4: Parcours universitaire des parents-étudiants

Christine Corbeil
Francine Descarries
Geneviève Gariépy
Geneviève Guernier
couverture
Article paru dans Parents-étudiants de l’UQAM. Réalités, besoins et ressources, sous la responsabilité de Christine Corbeil, Francine Descarries, Geneviève Gariépy et Geneviève Guernier (2011)

La population des parents-étudiants ayant répondu à notre sondage est inscrite dans les différentes facultés de l’UQAM selon une distribution sensiblement identique à celle de la population étudiante en général (Tableau 27). Ceci permet de présumer du caractère représentatif des données. Les parents-étudiants fréquentant l’École des sciences de la gestion, la Faculté des sciences humaines et la Faculté des sciences de l’éducation représentant les deux-tiers de l’échantillon (65,7%), comme c’est aussi le cas, dans des proportions assez analogues (62,6%), dans la population étudiante de l’UQAM.

Soulignons que la proportion de femmes parmi les parents-étudiants de l’échantillon est toujours supérieure à la représentativité des femmes au sein de chacune des facultés, avec des écarts qui se situent entre 9,5% à la Faculté des sciences de l’éducation et 29,4% à la Faculté des sciences. L’inverse caractérise la représentation des pères-étudiants au sein de l’échantillon dans des proportions sensiblement similaires, ce qui nous amène à proposer deux hypothèses non nécessairement contradictoires, à savoir: 1) qu’un plus grand nombre de mères-étudiantes que de pères-étudiants poursuivent des études à l’UQAM; 2) que les mères-étudiantes se sentent possiblement davantage concernées par les enjeux de cette enquête, d’autant que, pour la plupart, elles se retrouvent actuellement au premier cycle et que cette réalité risque de les accompagner tout au long de leur parcours (Tableau 28).

Tableau 27

Répartition des parents-étudiants qui ont répondu à l’enquête et distribution de la population étudiante de l’UQAM*, selon la faculté et le sexe

Par les autrices, 2011

La majorité des parents-étudiants (73,9%) sont inscrits au premier cycle, les mères-étudiantes y étant proportionnellement plus nombreuses, soit 76,7%, que les pères-étudiants (64,2%) (Tableau 28). Ces derniers sont, par conséquent, inscrits dans des proportions plus élevées dans les programmes de maîtrise (22,2% vs 13%) et de doctorat (12,3% vs 7,7%).

Tableau 28

Répartition des parents-étudiants, selon les cycles d’études et le sexe

Par les autrices, 2011

Reflétant leur forte représentativité au sein de l’échantillon, les parents-étudiants inscrits au premier cycle se retrouvent toujours significativement plus nombreux quelle que soit la catégorie d’âge (Tableau 28). À titre d’exemple, notons que 66,7% des parents-étudiants âgés de 40 ans et plus sont inscrits au premier cycle. C’est par ailleurs, dans cette catégorie d’âge que l’on retrouve la proportion la plus forte de parents-étudiants inscrits aux cycles supérieurs, soit 24,0% à la maîtrise et 7,3% au doctorat (Tableau 29).

Tableau 29

Répartition des parents-étudiants, selon les cycles d’études, l’âge et le sexe

Par les autrices, 2011

Tableau 30

Répartition des parents-étudiants, selon le régime d’études et le sexe

Par les autrices, 2011

Plus globalement, notons que deux parents-étudiants sur cinq (41,0%) étudient à temps partiel. Parmi ceux-ci, les mères-étudiantes sont légèrement plus susceptibles que les pères-étudiants(42,1% vs 37,0%) de se retrouver dans un tel régime d’études (Tableau 30). Cette proportion est relativement légèrement en deçà de celle que l’on retrouve au sein de la population étudiante de l’UQAM à l’hiver 2007 (46,5%). (Source: Registrariat 2006‐2007)

Par ailleurs, les parents-étudiants inscrits au doctorat ont choisi, à deux exceptions près, d’étudier à temps plein (Tableau 31). C’est donc au premier cycle que se retrouve la plus forte proportion de parents-étudiants inscrits à temps partiel (44,7%), alors qu’à la maîtrise cette tendance est en légère régression avec 39,6% des effectifs des parents-étudiants inscrits à temps partiel.

Le fait d’occuper un emploi a une forte incidence sur le choix du régime d’études des parents-étudiants et, par conséquent, sur la durée des études (Tableau 32). Les parents-étudiants qui n’occupent pas d’emploi au moment de l’enquête sont trois fois plus susceptibles d’étudier à temps complet (76,4%) qu’à temps partiel (23,6%), et tout particulièrement les hommes qui ne détiennent pas d’emploi, neuf fois sur dix (91,5%) sont inscrits à temps plein. Les parents-étudiants qui détiennent un emploi sont plus de la moitié à étudier à temps partiel (54,6%). Ceux-ci de fait composent la forte majorité (74,8%) des parents-étudiants inscrits à temps partiel (N= 225/301). À noter que sur les 60 pères-étudiants inscrits dans le régime à temps partiel, seuls quatre d’entre eux (soit 6,7%) ne détiennent pas un emploi, alors que l’on retrouve tout de même 30% des mères-étudiantes (N= 72/241) dans cette situation.

Tableau 31

Répartition des parents-étudiants, selon le cycle, le régime d’études et le sexe

Par les autrices, 2011

Tableau 32

Répartition des parents-étudiants, selon le régime d’études, la détention d’un emploi et le sexe

Par les autrices, 2011

La distribution selon le sexe n’introduit pas de différence majeure lorsque l’on considère le nombre d’heures que les parents-étudiants passent en salle de cours ou en stage (Tableau 33), si ce n’est que les femmes sont, en proportion, légèrement plus nombreuses à passer six heures ou moins en classe par semaine (39,3% vs 33,6%). En toute logique, c’est le régime d’études qui s’avère ici déterminant. Parmi les parents-étudiants inscrits à temps partiel (N= 301), huit sur dix (79,1%) passent six heures ou moins en classe par semaine, ce qui équivaut au maximum à deux cours semestre.

Tableau 33

Répartition des parents-étudiants, selon le nombre d’heures passées en cours par semaine et le sexe*

Par les autrices, 2011

De la même manière que le statut d’emploi affecte le régime d’études choisi par les parents-étudiants, celui-ci se reflète sur le nombre d’heures de cours auxquelles elles et ils seront inscrits. Si le quart des parents-étudiants occupant un emploi (N= 87/349)1 Sur les 412 parents-étudiants occupant un emploi, seuls 349 ont répondu à cette question. suivent plus de 13 heures hebdomadaires de cours, hommes (27,3%) et femmes (24,0%) dans des proportions relativement similaires, cette proportion atteint 39,7% parmi ceux qui ne détiennent pas d’emploi.

C’est par ailleurs plus de la moitié des parents-étudiants en emploi, soit 51,6% (180/349) qui assistent à six heures ou moins de cours, tandis que par comparaison 20,9% (N= 58/277) des parents-étudiants sans emploi font le même choix. On notera, par ailleurs, que cette option est essentiellement retenue par les mères-étudiantes. Celles-ci comptent pour 56 des 58 parents-étudiants sans emploi suivant moins de 6 heures de cours par semaine. Autrement dit, seuls 4,9% des pères-étudiants sans emploi (N= 2/41) adoptent cette pratique comparativement à 23,7% des mères-étudiantes (N= 56/236).

Tableau 34

Répartition des parents-étudiants, selon le total des heures consacrées au travail scolaire* et le sexe

Par les autrices, 2011

Un parent-étudiant sur trois (34,7%) consacre au total 15 heures ou moins par semaine à ses études (Tableau 34). Ce sont les pères-étudiants qui se retrouvent proportionnellement plus nombreux à leur accorder plus de 36 heures: 28,8% d’entre eux le font, comparativement à 20,6% des mères‐ étudiantes.

Pour l’essentiel, on s’y attendra, ce sont les parents-étudiants à temps partiel qui constituent les trois-quarts (75,3%) des effectifs (N= 192/255) qui investissent 15 heures ou moins dans leurs études par semaine. C’est dans une proportion quasi similaire (77,4%) que les parents-étudiants inscrits à temps complet (N= 370/478) accordent 16 heures ou plus par semaine à leurs études.

La détention d’un emploi semble moins influencer le nombre d’heures hebdomadaires qu’un parent-étudiant consacre à ses études que le choix du régime d’études, puisque la proportion de parents en emploi est supérieure parmi ceux qui y consacrent 16 heures ou plus par semaine (54,0%) comparativement aux 46,0% qui allouent 15 heures ou moins aux études (Tableau 35). Par contre, le fait de ne pas occuper un emploi, permet à huit parents-étudiants sur dix (79,6%) d’accorder à leurs études 16 heures ou plus par semaine.

Tableau 35

Répartition des parents-étudiants, selon le nombre total d’heures consacrées aux études, le statut en emploi et le sexe

Par les autrices, 2011

La moitié des parents-étudiants (49,4%) ont déjà interrompu leurs études universitaires. Plus précisément, c’est le cas de 51,4% des mères-étudiantes et de 47,9% des pères-étudiants. Pour la majorité, la durée de cette interruption a été de moins de quatre ans, bien que les pères-étudiants, qui ont fourni cette information, ont été proportionnellement plus nombreux (N= 21/46: 46,7%) à déclarer une plus longue interruption que les mères-étudiantes (N= 58/174: 34 %).

Tableau 36

Interruption des études universitaires, selon le sexe

Par les autrices, 2011

Tableau 37

Raisons d’interruption des études universitaires, selon le sexe

Par les autrices, 2011

Si plusieurs raisons justifiant leur interruption d’études ont été mentionnées par les 282 parents-étudiants, qui ont inscrit un commentaire à cet effet, deux d’entre elles apparaissent particulièrement déterminantes et marquées par le sexe des parents. C’est en effet 53,3% des mères-étudiantes qui évoquent les soins aux enfants pour expliquer leur interruption d’études, alors que ce n’est le cas que pour 14,5% des pères-étudiants. En contrepartie, c’est dans une proportion de 46,1% que ces derniers évoquent des raisons liées au travail rémunéré, comparativement à 25,9% des mères-étudiantes. Près d’un parent-étudiant sur cinq (16,5%) mentionne également des raisons liées aux études (réorientation, manque de motivation, questionnements) pour expliquer cette interruption.

  • 1
    Sur les 412 parents-étudiants occupant un emploi, seuls 349 ont répondu à cette question.
Type d'article:
Ce site fait partie de l'outil Encodage.