Journée d'étude, 23 mars 2012
L’imaginaire du numérique: convergence @ divergence
Afin de souligner son ouverture officielle, le laboratoire de recherche NT2 Concordia a organisé le 23 mars 2012 une journée d’étude sur la thématique de l’imaginaire du numérique.
Communications de l’événement
Le numérique et l’imaginaire de l’intelligence
«Je n’ai aucune idée de comment définir l’intelligence et ça ne m’intéresse pas. Par contre, ce qui m’intéresse est de voir que l’intelligence est toujours associée et liée à un contexte. Il m’a semblé que c’est le contexte même qui a été modifié et que nous vivons une mutation de c’est qu’est un contexte, en grande partie à cause de la technique informatique.»
Milad Doueihi est historien des religions et titulaire de la chaire d’humanisme numérique à l’université de Paris-Sorbonne (Paris-IV).
Création, bricolage, manipulation: le numérique au quotidien
Je vais me concentrer sur la manière dont le numérique se vit au quotidien. Notamment du point de vue de la production et de la réception de textes et d’images qui se retrouvent de manière particulièrement serrée, justement à cause du numérique.
Inévitablement le web occupera une grande place dans cette intervention car il s’agit raisonnablement du support qui possède et procure la plus grande accessibilité concernant la circulation de textes et d’images à l’heure actuelle.
Valerie Cools est étudiante à l’Université Concordia.
Le langage en tant qu’objet dans le dispositif multi-médiatique
«Je voudrais évoquer Translation de John Kelly qui est une œuvre où on observe une babelisation des langues, où différentes traductions en allemand, en anglais et en français de texte de Walter Benjamin et Marcel Proust se confondent et ne se répondent pas.»
Yan Rucar est doctorant à l’université d’Ottawa.
L’histoire n’est pas finie: il était temps
«J’ai vu, à travers ma recherche, que ce qui dominait l’imaginaire du web était un imaginaire spatial du territoire, du nom de domaine. Il y a des lieux, des espaces, on fait du download et du upload, on conçoit des approches en bottom–up. Il y a véritablement des imaginaires de l’espace, alors que les imaginaires du temps étaient, il me semble, moins présents.»
Luc Gauvreau est un spécialiste en littérature et histoire québécoise.
La banque de données Mandragore de la Bibliothèque nationale de France: pour un éclairage de la littérature médiévale
«Je suis ici pour vous parler de Mandragore qui est un moteur interne du site de la Bibliothèque nationale de France. La BNF ayant numérisé une grande quantité d’ouvrages, dont des manuscrits médiévaux.»
Julie Grenon–Morin est auteure et doctorante à l’Université du Québec à Montréal en études littéraires.
Matière textuelle écranique et Wunderblock
«J’aimerais parler de deux axes intéressants de ma recherche:
D’une part, une approche de l’apparence du texte en milieu numérique et cranique et qui a à voir avec la figure et l’appareil du wunderblock tel qu’il a été pensé et utilisé métaphoriquement par Freud et revisité par Derrida.
Un autre axe qui serait sur une utilisation des possibilités technologiques pour du texte.»
Stéphan Hyronde est étudiant au doctorat en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal.
Intégrer les connaissances linguistiques aux outils des TICE
«Je vais parler du rapport entre les TIS (technologies de l’information et des communications) et l’enseignement du français langue seconde. J’aborderai après cela les grands absents des TIS, à savoir surtout les connaissances linguistiques qui devraient alimenter le contenu de ces outils. J’aborderai également la question de l’amélioration du rendement pédagogique de ces outils. Finalement, je donnerai un exemple.»
Adel Jebali est professeur adjoint à l’Université Concordia.
Archive, document, événement et histoire
«L’évènementiel est au cœur de la diffusion web, cette fenêtre domestique ouverte sur le monde qui semble prendre le relai tout naturel de l’effet de temps direct que d’autres médias avant lui avaient installé, pensons à la télévision.»
Joanne Lalonde est professeure titulaire au département d’histoire de l’art de l’UQAM et directrice adjointe du Laboratoire NT2. Ses recherches portent sur les pratiques d’art réseau et médiatique. Elle s’intéresse également aux méthodologies de la recherche sur les pratiques artistiques émergentes. Elle a publié deux essais sur la culture hypermédiatique, Le performatif du Web (Chambre Blanche 2010), L’Abécédaire du Web (PUQ 2012) et conçu l’exposition en ligne du même nom. Elle a été co-commissaire des expositions Uchronia What if? pour le # HyperPavilion, dédié à l’art postinternet, à la biennale de Venise de 2017 et Re/Search (Isea 2020).
Dévoilement de l’œuvre gagnante du concours bleuOrange
La revue bleuOrange est un projet soutenu par le NT2 et Figura. Nous en sommes à notre 5e numéro. Cela fait donc déjà 5 ans qu’on arrive à publier 6 œuvres hypermédiatiques par année.
Alice van der Klei a soutenu une thèse sur l’hypertexte à l’Université de Montréal. Post-doctorante au NT2, le Laboratoire de recherches sur les œuvres hypermédiatiques à l’UQAM en 2006-2007, elle a été responsable de l’information et de la communication au NT2 jusqu’en 2009. Elle est la rédactrice en chef et co-fondatrice de la revue bleuOrange. Alice van der Klei est chargée de cours au Département d’études littéraires à l’Université du Québec à Montréal et responsable de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain à Figura.
De l’aléatoire à l’asservissement: installations récentes
«Parler de ma pratique d’une manière linéaire devient un peu compliqué. Je considère plutôt avoir une co-existance de plusieurs pratiques se déroulant souvent en même temps. Je vois ma pratique un peu comme cette arbre parasitaire qui est une forêt constituée d’un seul arbre qui s’est ramifié. Chaque tronc constitue un peu un corpus d’œuvres.»
Jean–Pierre Gauthier est un artiste contemporain.
Les technologies et la question du sublime
«Quand on m’a demandé de participer à cette journée d’étude sur comment les technologies transforment l’imaginaire et continuent de le transformer, j’ai tout de suite pensé à l’exposition de Ryan Trecartin, Any Ever. J’ai décidé de le prendre pour prétexte, pour point de départ. D’une part, parce que son travail parle très exactement de la thématique de cette journée, mais aussi parce qu’il soulève des interrogations hyper-pertinentes sur nos sociétés de consommation, le capitalisme, pour ne nommer que quelques évidences.»
Projets éducatifs «Fais ta valise»: portrait et démarche de co-création en art numérique
«Depuis maintenant 2007 je réalise des projets d’art numérique en milieu scolaire à Montréal sous la bannière “Fais ta valise”.
Chaque année, environ 3 projets sont réalisés regroupant 15 écoles et 500 élèves environs, de 7 ans à 17 ans.»
Mickaël Lafontaine est un artiste numérique.
L’imaginaire du numérique: survol d’une démarche d’artiste
«Many of the ideas that have been already brought forward, ideas of magic or the sublime, of making concrete or refusing concretization are very much part of my practice.»
Jake Moore est artiste.
La rencontre de l’art numérique et du lieu d’enfouissement technique de déchets
«Il est intéressant de sortir de la notion de l’écran ou de questionner ce qu’est l’écran. Je crois que c’est ce que l’on fait en tant qu’artistes en fonction de la relation de plus en plus forte que l’on a avec l’écran.»
Gisèle Trudel est artiste médiatique et professeure à l’Université du Québec à Montréal.