Colloque, 15 et 16 mai 2017
Les enjeux du contemporain dans la poésie québécoise
Le colloque Les enjeux du contemporain dans la poésie québécoise, organisé par Stéphanie Roussel et Joséane Beaulieu-April, s’est déroulé les 15 et 16 mai 2017 à l’Université du Québec à Montréal.
Le colloque interdisciplinaire bilingue «Les enjeux du contemporain dans la poésie québécoise» s’entend comme un lieu de réflexion sur la poésie actuelle, se situant au carrefour de la création et de la pensée critique. Durant deux journées entières, les voix de poètes, de chercheur-euses issu-es de quatre universités québécoises, d’éditeur-ices ainsi que de critiques littéraires se rencontreront et discuteront du milieu artistique qu’ils, elles contribuent à faire vivre.
Un espace d’exposition a présenté des zines, des affiches d’évènements, des illustrations, des photographies et divers objets d’art. Il a aussi été possible d’assister à la première représentation du court-métrage D’où viennent les mots d’Alexandre Turgeon Dalpé mettant en vedette les poètes Jean-Christophe Réhel, Marie Darsigny, Alexe-Alain Delaume-Delvaux, Baron Marc-André Lévesque, Daphné B., Emmanuelle Riendeau, Emmanuel Deraps et Gabrielle Boulianne-Tremblay.
Comité scientifique: Joséane Beaulieu-April, Jules Gagnon-Hamelin, Laurance Ouellet Tremblay, Michel Lacroix, Stéphanie Roussel, Yan St-Onge.
Ce colloque a été réalisé en partenariat avec le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises – CRILCQ,Figura Centre de Recherche sur le texte et l’imaginaire, la Maison de la poésie de Montréal, L’Euguélionne, librairie féministe, l’Aecsel Uqam, l’AFÉA, l’Aemel Uqàm, la Faculté des arts de l’UQAM et le Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. L’impression des photographies a été réalisée par Les Trafiquants d’art.
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[citations de Roxane Desjardins, Catherine Cormier-Larose, Marie-Andrée Gill, Emmanuel Deraps, Laurie Bédard et Mathieu K. Blais]
Communications de l’événement
Une voix qui échapperait à la vue
Le colloque Les enjeux du contemporain dans la poésie québécoise s’est ouvert avec une performance de Camille Readman Prud’Homme intitulée «Une voix qui échapperait à la vue».
Parole d’aube et de feu pour veiller le monde
«Du plus loin que je retourne dans ma mémoire, la poésie a toujours été présente. La poésie a toujours été au centre de ma vie.
Du plus loin que je retourne, j’ai toujours vécu pour déplacer les choses et les mots de ma vie. Il n’y avait pourtant rien. Et ce rien n’était pour moi quelque chose de fabuleux. Dans ma vie il n’y avait rien, ni spectacle ni apparat. Le monde était en apnée.»
De l’Homme aux Femmes rapaillées, texte-grotte au féminin pluriel
«Je me suis longtemps demandé comment introduire une anthologie comme Femmes rapaillées, qui pose elle-même la question du commencement au moins 41 fois pour ces 41 poètes en la conjuguant au nous. Déjà, comment parler d’un recueil qui se réfléchit lui-même? J’avais peur de forcer une réponse là où le recueil en donnait plusieurs, de bloquer une ouverture nécessaire à la circulation du sens, de trop circonscrire ce qui devait rester fuyant, inachevé.»
Comment dire encore «nous»?: l’exemple de Fermaille
«En 2012, dans le mouvement de la grève étudiante, la question du “nous” est revenue se placer au coeur de la réflexion sociale et poétique. Durant ma maitrise, je me suis intéressée à cette question à partir des textes de la revue Fermaille.»
Son corps parlait pour ne pas mourir
Dans le cadre du colloque Les enjeux du contemporain dans la poésie québécoise, le groupe Projet K a présenté une performance intitulée «Son corps parlait pour ne pas mourir».
My Body Is the Ocean
Dans le cadre du colloque Les enjeux du contemporain dans la poésie québécoise, l’artiste Kama La Mackerel a présenté une performance intitulée «My Body Is the Ocean».
The Past, Present and Future of Anglophone Poetry in Montreal
Dans le cadre de cette communication, Ashley Opheim propose un panorama de l’histoire et de l’évolution de l’édition de poésie anglophone à Montréal.
«Nous nous hâtons lentement»: Gestes pour les livres et la poésie
Joséane Beaulieu-April aborde la question du geste et de la communauté dans les revues et les collectifs nés depuis 2012, ainsi que du livre et de la poésie comme résistance, pied-de-nez au réel et au milieu littéraire.
Les nouvelles formes d’éditions en poésie: repenser la diffusion et la production du livre-objet et du livre d’artiste
Dans cette présentation, Anthony Lacroix des Éditions Fond’tonne traite de la question du livre d’artiste et de sa place dans l’industrie de l’édition au Québec.
Complément à la communication
Vous pouvez consulter la présentation PREZI directement sur cette page, en complément à l’archive audio de la communication
La marge et la mosaïque: expérience d’une maison d’édition coopérative et indépendante
«Comme on vient de le dire, je suis un des membres fondateurs des Éditions de la Tournure – Coop de solidarité, et cette communication vise à vous transmettre un récit. Le récit d’une aventure qui me prend temps, sueur et argent depuis maintenant cinq ans.
Dans cette Tournure, je suis ce que l’on peut appeler un fonctionnaire de la poésie, donc je ne suis pas un littéraire.
Je suis à l’ombre des tableaux Excel de la gestion des stocks, de la compatibilité, un créateur de moyens de production pour que la création poétique soit plus aisée, libre et belle. J’ai voulu faire un retour sur la courte histoire de la Tournure dans le cadre de ce colloque afin de repenser les tactiques que nous avons utilisées afin de nous déprendre des pièges qui sont sur le chemin de toute action culturelle et sociale.»
Singles de Kraft: stand-up de poésie
Dans le cadre du colloque Les enjeux du contemporain dans la poésie québécoise, Timothée-William Lapointe a offert une lecture de poésie intitulée «Singles de Kraft: stand-up de poésie».
Ce qu’il en reste, ce qu’il en restera: de l’expérience et du problème de la mémoire
«Les institutions ne seront jamais plus que la somme des individus qui la composent. Les institutions sont mobiles. Elles semblent lourdes. Elles semblent immuables. Elles ne le sont pas. […]
Est-ce qu’on a le luxe de se priver de certaines institutions qui sont en contact direct avec les nécessités du terrain? Je ne crois pas.»
De la bande-annonce de livre à la vidéopoésie dans les vidéos des Éditions de l’Écrou: la performance, l’interprétance et la poésie au-delà du livre
«À partir de quelques exemples, il s’agira de voir en quoi la performance vidéo des poètes peut s’envisager comme une piste de lecture, comme un interprétant sémiotique au sens peircéen de l’oeuvre poétique. La vidéo chez l’Écrou existe d’abord comme paratexte éditorial, c’est-à-dire comme volonté de l’éditeur de mettre en valeur le livre publié, mais aussi comme paratexte auctorial puisqu’il s’agit d’une posture des poètes et d’une continuité de leurs pratiques créatives.»
La posture d’Anne Archet et la poésie collaborative sur Facebook
«L’arrivée des réseaux sociaux tels que Facebook en 2004 et Twitter en 2006 ont révolutionné la façon dont les individus occupent l’espace numérique, participant grandement à ce que l’on va appeler le “web 2.0”. C’est-à-dire un web dont le contenu est principalement généré par les utilisateurs et utilisatrices et non pas, comme le veut la croyance populaire, un Internet qu’on situe temporellement après le “web 1.0”.
Dans un tel contexte, il est difficile d’appréhender la présence de la littérature sur le web en omettant les individus qui en sont les principales et principaux actants et actantes, les auteurs. Effectivement, nous croyons qu’à l’ère où les réseaux sociaux dominent le web, il est impossible d’envisager la figure de l’auteur sans eux.
Anne Archet, auteure québécoise ayant publié récemment deux livres aux Éditions du remue-ménage, est probablement l’un des exemples les plus probants du développement d’une posture d’auteure sur les réseaux sociaux au Québec.»
La poésie passe par la bouche et se fait avaler parfois: notes éparses sur la critique, les fanzines et la vie littéraire
Dans le cadre de cette communication, Catherine Cormier-Larose propose un survol de l’état de la poésie contemporaine au Québec.
Performatif critique dans la poésie actuelle québécoise: où et comment se critiquent les textes?
Sébastien Dulude aborde la question de la perfomance de la critique dans le milieu littéraire, milieu dans lequel le critique écrit aussi de la poésie.
Table ronde/ Round table: On peut pas vivre des affaires toutes seules, collectifs féministes et poétiques
Cette table ronde tenue le 16 mai 2017 dans le cadre du colloque «Les enjeux du contemporain dans la poésie québécoise» fut l’occasion d’une rencontre entre trois panélistes représentant chacune un collectif poétique féministe.
Avec la participation de Marie Darsigny, Yara El-Soueidi et Catherine Dupuis. Animation: Camille Toffoli