Le vendredi 28 octobre 2011, la séance, Jazz et société, a accueilli Yan Hamel (TÉLUQ), pour une conférence intitulée «Jean-Paul Sartre jazzographe», et Philippe Latour (U. McGill) pour une conférence intitulée «Colère et jazz chez Charles Mingus».
Communications de l’événement
Jean-Paul Sartre jazzographe
Sartre a donné un rôle capital à la chanson «Some of These Days» dans La Nausée. D’autres allusions au jazz se trouvent dans ce même roman, dans les Écrits de jeunesse publiés à titre posthume, dans la nouvelle «L’enfance d’un chef», dans les Carnets de la Drôle de guerre, dans les pièces de théâtre Huis clos et Nekrassov, dans les deux premiers tomes du cycle romanesque Les Chemins de la liberté, ainsi que dans quatre essais parus entre 1945 et 1950. Enfin, un court article entièrement consacré au jazz, «Nick’s Bar, New York City», est paru dans un numéro de la revue America qui fut au centre d’une vive polémique entre spécialistes français de la musique de jazz. La conférence de Yan Hamel vise à montrer que cette écriture sartrienne du jazz est tout sauf neutre; elle charge la musique syncopée de significations complexes et contradictoires, non seulement sur les plans littéraire et esthétique, mais aussi, et peut-être même surtout, sur les plans social et politique.
Colère et jazz chez Charles Mingus
Une lecture sociocritique de l’album The Clown (1957) du contrebassiste et compositeur Charles Mingus permet de montrer par quels moyens ce dernier réussit à véhiculer son message politique par sa musique. Des éléments musicaux et extramusicaux sont analysés afin de tenter de dégager une signification musicale du geste créateur de l’artiste.