Colloque, 23 septembre 2016

Une boulimie médicinale? L’éloge de l’abstinence dans les écrits autobiographiques et médicaux du Dr George Cheyne (1671-1743)

Jessica Hamel-Akré
couverture
Lectures de l’exaltation et du débordement, événement organisé par Ariane Gibeau, Maude Lafleur et Myriam Marcil-Bergeron

«Dans la préface de son oeuvre célèbre, The English Malady ou La maladie anglaise, le docteur George Cheyne écrit en 1733 qu’il espère que ses écrits sur la mélancolie sauront alléger le poids de la douleur de ses lecteurs. Ceux qu’ils nomment d’ailleurs “ses compagnons de souffrance”.

Comme beaucoup de médecins de son époque, Cheyne fonde sa carrière sur le traitement des troubles mentaux, maladies répandues au 18e siècle. On se rappelle surtout de Cheyne pour le développement d’une théorie sophistiquée du système nerveux et l’explication des états d’âme. Pourtant, il s’est distingué par l’ampleur de sa personnalité et sa célébrité indissociable de l’image de son corps physique: son poids atteindra le record dans 450 livres ou 250 kilogrammes. Dans les premières de ses textes médicaux, Cheyne nous invite, par le biais de l’empathie, à suivre les hauts et les bas de sa vie. Les soubresauts émotionnels qui correspondent aux soubresauts de son poids.

Les critiques de Cheyne ne parlent jamais de lui sans parler de son embonpoint.  Si le physique prend une telle importance dans l’analyse de l’oeuvre de Cheyne, c’est parce que son propre corps sert de fondation à ces fameux écrits médicaux qui ont eu par la suite une influence énorme.»

Jessica Hamel-Akré est doctorante en études anglaises à l’Université de Montréal et titulaire d’un maîtrise en études littéraires et études féministes de l’UQÀM. Ses recherches s’intéressent aux troubles alimentaires des femmes dans la littérature, la médecine, et la philosophie du dix-huitième siècle britannique.

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