Colloque, 25 avril 2014
Penser l’enquête de terrain en études littéraires
L’étude des littératures des sous-/contrecultures se présente souvent comme une archéologie de mouvements défunts et se conjugue ordinairement au passé. Mais qu’en est-il des sous-/contrecultures en train de se faire? Je propose, à partir de mon expérience auprès des beatsters américains, d’explorer une anthropologie du littéraire inspirée des méthodes des sciences sociales. Comment peut-on utiliser l’observation de terrain pour construire de nouveaux corpus? Quel intérêt y a-t-il à quitter le confort de l’université pour jouer au détective dans les cafés, les squats et les bars? Et surtout, quels résultats espérer? Car si partir sur la route pour étudier la littérature possède un charme romantique indéniable, cela comporte aussi de nombreux risques. Mais apprendre à gérer ces risques est peut-être notre meilleure chance de se saisir maintenant des sous-/contrecultures de l’extrême contemporain.
Joël Gauthier a étudié l’anthropologie culturelle à l’Université Laval avant de se tourner vers la la littérature en 2008. Ayant obtenu un doctorat en études littéraires (UQAM), Joël a travaillé au laboratoire NT2 de 2009 à 2014 et a coédité plusieurs numéros de la revue bleuOrange. Son premier essai, Bret Eston Ellis. Une descente dans le chaos, est paru aux éditions Figura dans la collection Mnémosyne en 2011. Ses plus récentes recherches portent sur la contreculture américaine. Professionnellement, Joël Gauthier évolue dans le domaine des arts visuels et de l’édition à Montréal.