Colloque, 13 mai 2015
Ogres et ogresses dans la littérature contemporaine des femmes
Personnage du conte populaire dans la tradition orale africaine et européenne, l’ogre apparaît au XVIIe siècle avec Charles Perreault dans le conte littéraire destiné a priori à un public enfantin. «Géant des contes de fées à l’aspect effrayant se nourrissant de chair humaine» selon le Petit Robert, l’ogre est un mangeur mythique dont les appétits mesurés et anthropophages marquent siècle après siècle l’imaginaire des grands et petits.
Être surnaturel dont on sait trop s’il est de nature humaine, animale ou divine, riche collectionneur d’objets magiques (comme les bottes de sept lieux), géant métamorphe friand de chair fraîche enfantine, l’ogre possède flair et rapidité. Il est souvent malvoyant et dupe, il se laisse notamment berner par le petit poucet et le chat botté. Mélissa Rioux identifie cinq traits propres au mot de l’«ogre», soit la mendication, la chair, la faim, l’excès et les victimes innocentes. Elle rapproche une figure de l’ogre chasseur, boucher ou bourreau, ainsi que monstres anthropophages issus de la mythologie grecque (les titans, cyclopes et minotaures).
Soutenue par le FRQSC et le CRSH, Marie-Christine Lambert-Perreault achève un doctorat en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal, sous la direction de Simon Harel et Lori Saint-Martin. Ses travaux portent sur les imaginaires de la table, la culture végane, le motif de la dévoration et les représentations de la filiation et des affects dans la littérature et les séries télévisées contemporaines.