Journée d'étude, 17 avril 2015
L’idéal androgyne: la représentation du jeune homme dans la littérature décadente fin-de-siècle
«Dès le commencement des années 1880, beaucoup de jeunes gens ressentent un sentiment de décadence qui prend la forme d’une conviction de la disparition prochaine de la civilisation européenne. Les écrivains décadents, grâce à une écriture subversive, souvent inspirée de leur propre mode de vie original, on pense à Oscar Wilde pour l’Angleterre ou à Jean Lorrain pour la France, tournent le dos aux valeurs en vigueur et remettent en question l’ordre établi. C’est d’ailleurs contre l’idée même de nature qu’ils en ont, leur littérature est marquée par la conviction qu’il faut refuser les déterminismes. Comme Jean Pierrot dans son ouvrage, L’Imaginaire décadent, il faudra pour bien des écrivains de la fin du siècle « fuir la nature, refuser autant que possible les lois biologiques de l’espèce». Aussi, sur le plan social, la fin du siècle voit naître plusieurs revendications provenant des minorités, sexuelles notamment. Stigmatisés par le développement de la psychopathologie sexuelle et par le discours moraliste de l’époque, les homosexuels commencent à afficher plus ouvertement leur mode de vie et à le faire valoir.»
Catherine Ouellet est étudiante à la maîtrise à l’UQAM, son sujet de mémoire porte sur la représentation et la signification de la maladie dans l’oeuvre d’Anne Hébert.