Table ronde, 6 février 2013
La postmodernité est une bête, une bête grise
«La postmodernité, c’est une bête ça, une bête grise aux limites physiques encore méconnues et, malgré sa mystérieuse apparence, cette petite bête a été beaucoup trop abusée. Rares sont les terminologies, tous domaines confondus, ayant connu une aussi large expansion. Une expansion que nous peinons, cinquante ans après les premiers balbutiements lancés par Baudrillard, Jameson et Lyotard, à définir unilatéralement. Les confusions et les nuances autour du terme sont si nombreuses qu’il est difficile d’en discuter simplement. Toujours est-il que nous sommes coincés avec ce mot et tous les écrits qui l’accompagnent. Par chance, la bête laisse des traces, des empreintes récurrentes, qui nous permettent de la traquer. Il s’agit de thèmes, de mouvements, de principes qui, par leur accumulation et leur superposition, en viennent à être connotés comme un ensemble de schèmes dit postmoderne.»
Sébastien Sainte-Croix Dubé erre dans la jungle uqamienne quelque part entre sa maîtrise en études littéraires et la bièrologie. Critique, cinéphile, insomniaque et brasseur de bière, il participe entre autres à la revue en ligne Pop-en-Stock, à l’Artichaut ainsi qu’à l’atelier de géopoétique La Traversée. Son champ d’études gravite autour de la culture du divertissement et de David Foster Wallace. La postmodernité est donc pour lui rien de moins qu’une pure obsession.