Colloque, 7 juin 2010
Je suis l’avant-garde en 2010
Charles Baudelaire, il y a un siècle et demi, l’avait déjà remarqué: quand vient le temps de parler de littérature, les Français aiment bien recourir à la métaphore militaire. Critique par rapport à cet usage, indiquant que ces «glorieuses phraséologies s’appliquent généralement à des cuistres et à des fainéants d’estaminet», l’instigateur de la modernité littéraire en France pressent sans doute que cette utilisation du lexique de l’armée à des fins littéraires a de beaux jours devant elle. Les quelques lignes de Mon cœur mis à nu qui traitent de la question expriment suffisamment le dédain du poète pour cette inclination stylistique.
Alain Farah est titulaire d’un doctorat en Lettres modernes de l’École Normale supérieure et d’un Ph.D. en études littéraires de l’UQAM. Professeur à l’université McGill, il enseigne la littérature française contemporaine. Ses travaux portent sur le devenir des notions d’avant-garde et d’engagement aujourd’hui. Depuis 1998, ses textes sont parus dans plusieurs revues. Il est aussi écrivain.