Journée d'étude, 21 avril 2020

«Égarer le lecteur» comme on envoie les naïfs «se noyer au couchant». Présences de l’alchimie dans «La Réfutation majeure» de Pierre Senges

Florence Brassard
couverture
De Cassandre aux faits alternatifs: les voix du mensonge et de la vérité en littérature, événement organisé par Association étudiante des cycles supérieurs en études littéraires (AECSEL)

«La Réfutation majeure est un texte présenté comme la version française, établie en 2004, d’un texte attribué à Antonio de Guevera (1480-1548), qui était le confesseur et le conseiller de l’empereur Charles Quint. Se glissant dans la peau de ce personnage historique, Pierre Senges, qui est le véritable auteur de ce livre, déploie un redoutable arsenal rhétorique afin de démontrer que l’Amérique est une invention. Selon Guevara, le narrateur, c’est une lecture littérale, donc erronée, des métaphores d’un traité d’alchimie qui se trouverait à l’origine de cette vaste supercherie. Lui-même pétri d’une connaissance approfondie de cette discipline, Guevara se sert pour dénoncer ce grand mensonge du même vocabulaire et des mêmes procédés qui ont, selon lui, servi à l’alimenter. Outre de nombreux appels explicites à la science d’Hermès, plusieurs symboles associés à l’alchimie sont ainsi mobilisés par le narrateur et mis au service de son entreprise de persuasion. Comme l’a expliqué Aristote, la persuasion ne repose pas sur la vérité, mais bien sur le vraisemblable et l’opinion. En un mot: sur la doxa. Mais comment comprendre la conception de cette doxa et de ses effets sur le texte dans le cas d’un livre doté d’un double contexte d’écriture presque 500 ans séparant le contexte historique de l’écriture prétendue et celui de l’écriture réelle?» C’est ce que Florence Brassard explore dans sa communication.

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