Colloque, 10 juin 2022

Dire l’intime au féminin. Agentivité et réseaux dans la correspondance de la marquise de Rouvray

Karine Rance
couverture
Femmes en correspondances (XVIIe-XVIIIe siècle), événement organisé par Nathalie Freidel, Emma Gauthier-Mamaril et Judith Sribnai

Karine Rance propose une contribution sur les lettres échangées par la marquise de Rouvray depuis Saint-Domingue puis New York, et sa fille, Marguerite de Lostanges, à Paris, à la toute fin du XVIIIe siècle (1791-1796). Dans le contexte des soulèvements dominguois et français, ces lettres posent la question de l’agentivité des femmes et celle de la spécificité d’une écriture intime féminine.

Alors que les événements à Saint-Domingue comme en France bouleversent tous les repères, la marquise de Rouvray, séparée de fait de son époux, correspond avec sa fille pour parler affaires, transactions financières, politique, gestion de la famille. Les rapports de force entre les époux et la distance géographique avec une partie des enfants qui se trouvent en France ou aux Pays-Bas ouvrent des espaces de liberté dont la marquise d’empare et dont elle témoigne dans ses lettres. Cette écriture (que l’on pourra comparer avec les lettres que son époux adresse à leur fille, ou que la comtesse envoie à son gendre) est aussi le lieu d’une expression émotionnelle qui sature le récit politique, peut-être plus encore que les liens familiaux.

Qu’est-ce que ce réseau nous dit de la marquise de Rouvray, de sa fonction et de son agentivité? Que dit la marquise de son rôle, de celui de sa fille, mais aussi de celui des femmes libres de couleur ou des esclaves?

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