Hors collection, 01/01/2002
Trois variantes de la figuration du désert: le nomade, l’anachorète, le vide
Espaces hostiles à l’être humain, présentant des conditions de vie extrêmement difficiles, les déserts demeurent pour beaucoup d’entre nous des espaces blancs sur la carte du monde, des contrées dont on connaît mieux les représentations, sous forme de photos, de textes, de tableaux ou de films, que les réalités physiques. Comment expliquer que ces régions si pauvres aient pu donner lieu à une figure aussi riche sur le plan de l’imaginaire? Évoquer l’aspect démesuré de l’espace désertique ne suffit pas; le rapport de l’être humain au désert est peut-être lié à des expériences individuelles, mais il est surtout façonné par l’environnement culturel. Les textes littéraires jouent un rôle important dans la construction et la reconnaissance de la figure du désert. J’ai choisi d’explorer cette région de l’imaginaire selon une approche qui emprunte à la fois à la sémiotique de la lecture et à la sémiotique de la culture. Je présenterai ici les grandes lignes de cette recherche, dont le but est de mieux comprendre la façon dont la figure du désert se construit au cours de la lecture. Je m’intéresse plus particulièrement à trois de ses variantes, soit l’image du nomade, de l’anachorète et du vide. Selon que le désert constitue un milieu de vie, un environnement habituel, qu’il est conçu comme un lieu privilégié pour la méditation, ou qu’il se présente avant tout comme un espace autre, inconnu, symbolisant le vide, la figuration du désert suit des voies très différentes.
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Cet article est la version préliminaire de l’article publié dans Hédia Abdelkéfi, dir. pub., La représentation du désert, Sfax (Tunisie), Association Joussour Ettawassol/Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Sfax pour le Sud, 2002, p. 73-82.