Hors collection, 01/01/2013
L’«homo anacyclismus», ou le recycleur

L’être humain du vingt et unième siècle recyclera… ou ne sera pas. Il sera un homo anacyclismus.
Cette sentence est sans doute outrancière, mais elle est pourtant confirmée — à peu près quotidiennement — par l’actualité sociale, politique et environnementale de nos sociétés. Les espaces consacrés au recyclage se multiplient dans l’espace public et semblent destinés à dépasser en nombre les espaces consacrés à l’entreposage et à la destruction; les discours visant à sensibiliser les citoyens à l’importance — à la dignité — du recyclage se font quant à eux de plus en plus insistants, faisant naître un sentiment de culpabilité chez ceux qui ne se plient pas à leurs exhortations.
Du fait de sa présence soutenue, la dimension environnementale du recyclage est la plus connue, mais elle n’est pas, et n’a jamais été, la seule. À partir du moment où l’on considère le recyclage comme la réutilisation de ce qui a déjà servi (que l’usage ultérieur coïncide ou non avec le premier), la culture dans son ensemble devient un gigantesque terrain de jeu.
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Cet article a d’abord été présenté dans Philo & Cie, n.4 en 2013.