Colloque, 8 décembre 2014
Speed Colloque Hochelaga Imaginaire
Le lundi 8 décembre 2014, le groupe de recherche-création «Pour une géopoétique urbaine: Hochelaga-Maisonneuve» a tenu un speed colloque, où les participants au projet Hochelaga Imaginaire ont eu l’occasion de partager réflexions et créations élaborées à partir de leurs expériences géopoétiques dans le quartier.
Communications de l’événement
Bestiaire hochelagais
«Aller à la rencontre d’un quartier. Essayer d’y être clandestine. De poser sur lui un regard à la fois panoptique et intime. Marcher. Passer. Traverser en s’efforçant de ne pas laisser de traces. De ne pas en altérer l’image.»
Denise Brassard est chercheure régulière à FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. Elle est professeure au département d’Études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. Poète et essayiste, elle a publié notamment L’épreuve de la distance (Éditions du Noroît, 2010), La Rive solitaire (Éditions du noroît, 2008) et Le souffle du passage. Poésie et essai chez Fernand Ouellette (VLB éditeur, 2007 – Prix Raymond Klibansky).
Le monde est Sharp
«Le monde est sharp à Hochelaga, il est vraiment sharp. Pays des lumbersexuals: chemise de chasse en polar rouge, barbe juste comme il faut, image photoshoppée à mort. Le monde est sharp comme dans coupant, acéré, pointu, vif, brutal, intelligent, beau et raffiné.»
Bertrand Gervais est le directeur du Laboratoire NT2 et du centre Figura. Il est également professeur titulaire et enseigne au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal.
Au détour des lieux [communs]: croiser Hochelaga
«Croiser Hochelaga. Il y a au moins 1 171 355 personnes qui te traversent, oh! Parc Préfontaine, pour entrer dans tes profondeurs, dans la bouche chaude de ta station et de ton édicule futuriste d’un autre temps. Si certains t’empruntent pour te quitter, d’autres te roulent dessus.»
Marjolaine Deneault est étudiante à la maitrîse en études littéraires dans le volet recherche. Son mémoire est dirigé par Rachel Bouvet et il porte sur l’étude des constructions paysagères du désert américain dans l’imaginaire contemporain, entre renversement du mythe de l’ouest et revendication écologie dans les oeuvres de Don Delillo et Cormac McCarthy. Elle est membre du comité étudiant Figura et de La Traversée, atelier québécois de géopolitique. Elle est réviseure du contenu francophone pour la revue de l’Association for Literature, Environment and Culture in Canada, The Goose.
Hochelaga «desiderata»
«Le vrai est un moment du faux. Je me serai, beaucoup plus que je ne le pensais, heurtée à cette question de la vérité à Hochelaga. Heurtée à cette peur de manquer potentiellement de respect à ce que j’ai vu, découvert.»
Marion Sénat est étudiante au doctorat en études littéraires en co-tutelle Sorbonne 3 / Université du Québec à Montréal.
Souper au Marché Central
«Ça doit faire deux semaines qu’on s’est pas vus. Elle m’amène souper au Zouki’s, restaurant du Marché Central. Ma mère aime ses habitudes.»
Charles-André Lavallée est étudiant à l’UQAM.
Vouz’aut faites carte: lignes de fuite hochelagaises
«Je n’habite Hochelaga que depuis le mois d’août. Au fil des premières déambulations, je me suis aperçu que les photos et les notes que je prenais faisaient appel à une sensibilité tributaire de mes souvenirs, de mes territoires, ailleurs.»
Loïs Crémier est étudiant au doctorat en sémiologie à l’UQAM.
Mille regrets
«Je vais vous lire 16 poèmes. Mille regrets, c’est le nom du recueil sur lequel je travaille.»
Gabrielle Giasson-Dulude a une formation en art dramatique. Elle poursuit maintenant une maîtrise en création littéraire à l’UQAM.
Dans ce quartier il y a un fleuve
«Hochelaga de béton concret, concrétude, concréattitude.»
Katia Alves est enseignante et étudiante. Elle s’intéresse à la flânerie, à l’urbanisme, aux voyages et au nomadisme. Chercheuse à la Banque nationale de France en 2014, elle projette s’investir dans les prochains Retours du flâneur et travailler à diverses performances touchant à la vidéo et à la photo. Elle s’interroge notamment sur les vitrines parisiennes.
Poésie de la rue
«Je me sens étrangère à Montréal. Mais pendant mes déambulations dans le quartier Hochelaga, je suis me suis peut-être moins sentie comme une touriste et plus comme une étudiante.»
Leah Krug est étudiante à l’Université du Québec à Montréal.
S.T.M S.V.P – Contraintes quotidiennes
«Je me suis mise à réfléchir sur les lignes qui tracent notre quotidien: lignes d’autobus et de métro. Dans le sens que la STM, et son système de transport en commun, est un de découpage de l’espace. Je trouvais que c’était un intéressant point d’entrée dans le quartier.»
Virginie Fournier est étudiante à la maitrise en études littéraires à l’UQAM. Elle est aussi fondatrice de la revue Boulette.
Le monde est comme une poupée russe
«La géopoétique offre une grande chance à un étudiant en lettre. Elle permet de concilier la marche sur le trottoir dur et gris d’Hochelaga avec la marche dans l’espace invisible, changeant comme les nuages, le monde de la littérature. C’est la première fois que je pu marcher sur ces deux sentier en même temps, la théorie et la pratique n’étaient plus dissociées et la géopoétique était mon pont Jacques-Cartier, grand et beau, entre deux iles sur lesquelles je vivais depuis longtemps.»
L’intrus
«J’avance dans les rues dépeuplées, cela semble réaliste.
Des décors vides, vides de vie, apparement vides de sens.»
Nizar Haj Ayed est étudiant au doctorat en sémiologie à l’Université du Québec à Montréal.
Au parc de la prime enfance
«Ce que je vais vous raconter est une anecdote, car je crois beaucoup au caractère porteur de l’anecdote.
Au Parc de la prime enfance, j’entre presque solennellement dans le parc de mes quatre premières années en ce monde et m’y retrouve aussitôt dans un espèce d’isolement. Non pas une séparation subie mais un écart choisi, que je dirais agissant.»
André Carpentier est professeur au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. Auteur de romans et de nouvelles dont Gésu Retard (Boréal, 1999), Mendiant de l’infini (Boréal, 2002), Ruelles, jours ouvrables (Boréal, 2005) et Extraits de cafés (Boréal, 2010).
Hache, aime ou Comment ouvrir des portes avec un tomahawk
«J’emprunte le trajet habituel, celui qui mène à la station Joliette, à sa ruelle et toutes celles qu’il est possible d’emprunter jusqu’à la rue Adam.
C’est comme passer par la porte d’en arrière quand t’es kid, après avoir passé tout le jour à jouer dans les herbes hautes, le gravier puis la boue.»
Benoit Bordeleau est né en 1986 à Buckingham. Il vit et travaille à Montréal depuis 2005. Il est actuellement coordonnateur du développement de partenariat Littérature québécoise mobile : pratiques littéraires d’écriture et de lecture en contexte numérique. Dans le passé, il a aussi œuvré, entre autres, en tant que coordonnateur de La Traversée – Atelier québécoise de géopoétique et comme assistant de recherche au Laboratoire NT2. Depuis 2008, il a tenu plusieurs carnets en ligne, notamment Cerné, notes de terrains/lignes de fuite et Hoche’élague.