Que change le numérique à nos rituels? Que devient la confession, par exemple, à partir du moment où elle ne se déroule plus dans un confessionnal mais sur un site web, au vu et au su de tous (Langlois-Béliveau, 2007)? L’ère de l’extimité (Tisseron, 2001), voire du moi-toile (Buci-Gluckmans) et de l’identité-flux (Gervais, 2015) modifie de manière profonde nos modes de participation aux communautés, que ce soit avec nos connaissances (ces amis facebook qui n’ont d’amis que le nom) ou avec les institutions qui les représentent. Si nous ne traitons plus les vivants de la même façon qu’aupravant, il en va de même pour les morts. Que faisons-nous de nos amis décédés? Quelle place occupent-ils sur Internet? Où vont-ils? Comment nous le remémorons-nous?
Dans le cadre de cette intervention, Bertrand Gervais s’intéresse à une série de murs, plus virtuels que réels, où viennent s’entasser, comme dans un ossuaire, les morts, et tente de saisir ce que le virtuel fait au rituel.
Bertrand Gervais est le directeur du Laboratoire ALN-NT2 et du Centre FIGURA, et il fait partie du programme de recherche interdisciplinaire RADICAL (Repères pour une articulation des dimensions culturelles, artistiques et littéraires de l’imaginaire contemporain). Il est également professeur titulaire et enseigne au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal. Bertrand Gervais est aussi le fondateur de Figura, le centre de recherche sur le texte et l’imaginaires.