Conférence, 15 avril 2014

Entre les bons et les méchants, entre le texte et la danse: la Belle au bois dormant selon Perrault, Petipa, Ek et Lock

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Dans le cadre de la série de conférences sur littérature contemporaine, Salon Double, Sarah Anthony a prononcé, le 15 avril 2014, une conférence ayant pour titre «Entre les bons et les méchants, entre le texte et la danse: la Belle au bois dormant selon Perrault, Petipa, Ek et Lock».

Il est indéniable que l’art de la danse classique et celui de la littérature sont fortement liés. Roméo et Juliette, Don Quichotte et Cendrillon ne sont que quelques exemples de ballets qui puisent leur inspiration d’œuvres littéraires. Ainsi, il est peu surprenant que plusieurs chorégraphes se sont inspirés du conte de Charles Perrault, «La Belle au bois dormant», pour créer des ballets classiques et contemporains. En 1890, Marius Petipa met en scène La Belle au bois dormant qui suit les grandes lignes du conte de Perrault. Un siècle plus tard, Mats Ek et Édouard Lock font des clins d’œil à ces grands classiques – l’un gestuel, l’autre textuel – dans leurs ballets contemporains Sleeping Beauty (1996) et Amjad (2007). Ayant déjà découvert au cours de ses recherches que les archétypes du bien et du mal sont des outils qui permettent la transposition du texte en mouvement pour l’exemple de La Belle au bois dormant chez Petipa et Lock, Sarah Anthony élargit dans cette conférence son corpus quant à cette question pour voir comment Ek utilise ce même outil dans sa version dansée de cette histoire bien connue. Cette conférence a donc cherché à mettre en valeur l’importance de l’archétype pour le rapport texte/danse et à approfondir la compréhension de ce lien intermédial, à savoir comment on passe du textuel au gestuel et, par extension, comment on narre à travers le mouvement. En examinant les différences et les similitudes des emplois que font trois chorégraphes de l’archétype, cette communication a également visé à établir si l’usage de cet outil de transposition change d’une époque ballétique à une autre, de la période classique (Petipa) à l’ère contemporaine (Ek) à celle de l’extrême contemporain (Lock).

Depuis août 2013, Sarah Anthony est Faculty Lecturer au Centre d’enseignement du français à l’Université McGill. Elle mène également des recherches dans le domaine de la littérature contemporaine française et s’intéresse aux figures de la répétition, aux théories de l’altérité ainsi qu’à celles de l’intertextualité, de l’intratextualité et de l’intermédialité (notamment aux liens à faire entre la danse et le texte). Sa thèse de doctorat, qu’elle a soutenue en mai 2012 à l’Université de Toronto, s’intitule «Figures de la répétition intratextuelle chez Nathalie Sarraute: Leitmotive, clichés, lieux communs, topoï et stéréotypes» et envisage l’œuvre sarrautienne comme un grand texte, comme un «tout» signifiant, organisé par des figures répétitives. Depuis 1997, Sarah travaille aussi dans le milieu de la danse professionnelle en tant que danseuse et chorégraphe.

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