Colloque, 27 novembre 2015
Du camion au camionneur. Mythopoesis du moteur diesel
Le moteur diesel fonctionne par auto-inflammation. Dans les cylindres, la pression exercée par les pistons pulvérise le gazole qui se consume instantanément. Comparé au moteur à essence, où le combustible s’enflamme par ignition, le moteur permet de dégager une puissance de coupe inégalée, d’où son utilisation pour les locomotives, les bateaux et les poids lourds.
Mais le moteur diesel est un engin sale et bruyant. Il pollue et dérange. C’est pourquoi les villes aménagent des voies de contournement pour les camions qui, jour et nuit, sillonnent notre monde.
Pourtant, ces véhicules démesurés n’échappent pas à notre regard. Enfin, on les voit sans les voir. Ils sont partout. Tout le temps. Ils apparaissent, disparaissent, se succèdent. Ils ne traversent pas le paysage, disait John Steinbeck, ils en font partie sans lui appartenir.
Christian Guay-Poliquin est doctorant en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal et auteur du roman Le fil des kilomètres, paru en 2013, et du roman Le poids de la neige, paru en 2016 aux Éditions de la Peuplade. En 2013, il a été le récipiendaire du prix Mnémosyne du meilleur mémoire, qui lui a valu la parution d’un essai, Au-delà de la fin: Mémoire et survie du politique.