Hors collection, 01/01/2008

Plaisirs illuminés ou jeu lugubre? Jeu et rite dans la création artistique surréaliste

Philippe St-Germain
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La thèse centrale de Johan Huizinga, dans son Homo ludens, est non seulement que le jeu est lié à la culture, mais qu’il est même antérieur à toute culture. Plus encore, le jeu est un facteur de culture dont on retrouve les traces dans la juridiction, la guerre, la poésie, la philosophie, mais aussi dans le rite. L’ouvrage ne comporte aucun chapitre exclusivement consacré à ce qui rapproche le jeu et le rite, mais le premier chapitre du livre est traversé par ce thème. Huizinga y soutient «l’identité essentielle et originelle du jeu et du rite», dans la mesure où «le culte se greffe sur le jeu1J. Huizinga, Homo ludens: essai sur la fonction sociale du jeu, Paris, Gallimard, 1951, p. 46 et 42.», et non le contraire. L’action rituelle est un spectacle, un geste répétitif et réglé: un jeu. Il y aurait ainsi une sorte de va-et-vient entre jeu et rite et il deviendrait difficile de savoir où l’un se termine et où l’autre commence. À partir de l’analyse d’une action ludique, il serait possible de déboucher sur le rite. Mais, à l’inverse, à partir de l’analyse d’un rite, c’est dans un univers ludique que l’on aurait le sentiment de se retrouver.

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Cet article a d’abord été publié en tant que chapitre au sein de l’ouvrage Des jeux et des rites, dirigé par Guy Ménard et Philippe St-Germain, aux éditions Liber (Montréal), en 2008.

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    J. Huizinga, Homo ludens: essai sur la fonction sociale du jeu, Paris, Gallimard, 1951, p. 46 et 42.
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