Journée d'étude, 7 avril 2017

Accroché: une forme contemporaine de l’habiter dans «Les Grandes blondes» de Jean Echenoz

Sara Bédard-Goulet
couverture
Représentations artistiques et littéraires contemporaines du rapport entre corps et espace, événement organisé par Sara Bédard-Goulet et Damien Beyrouthy

«Cette communication renvoie à deux constats amplement étudiés par la critique de l’œuvre de Jean Echenoz.

D’abord, on constate que cette œuvre est marquée par la disparition. Disparition des personnages dans plusieurs romans, disparition de certains lieux, mais aussi, plus largement, de la présence humaine dans les lieux qui deviennent alors inhabités. Disparition, formellement parlant, de certaines variables du récit comme sa motivation romanesque, sa logique minimale. L’auteur lui-même reconnaît la récurrence de ce thème lors d’un entretien. Il dit simplement ‘la question centrale dès mes livres, au fond, c’est la disparition’.

Parmi ces disparitions, je m’intéresserai plus particulièrement à celle du sujet en tant qu’il s’absente à lui-même dans une sorte de suspension qui le tient à l’écart du monde, mais, surtout, de lui-même et qui caractérise plusieurs des personnages echenoziens dont l’héroïne des Grandes Blondes.

Deuxièmement, on observe que ces romans accordent une grande importance aux détails matériels, à la description des objets ou des lieux où prend place le récit. Qualifiée d’”hyperréaliste” par Catherine Douzou, l’œuvre d’Echenoz porte une attention minutieuse aux réalités matérielles du monde contemporain fabriqué par l’homme et qui, dans la représentation, deviennent autant de traces d’une humanité qu’elle évacue.»

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