ALN|NT2, ponctuel, 2020

Réinventer le courriel électronique. Le commentaire sur la communication hypermoderne dans Real Snail Mail de boredomresearch

David Duhamel
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En 2006, grâce à une commission financée par SPACE London, le collectif boredomresearch est amené à réfléchir sur les usages de la technologie de la radio-identification en art. C’est à ce moment que Vicky Isley et Paul Smith, qui travaillent conjointement depuis plusieurs années, ont l’idée de Real Snail Mail. Cette œuvre lie de manière originale l’informatique et l’organique pour proposer un nouveau regard sur nos modes de communications hypermodernes. Ils s’interrogent sur l’instantanéité et la rapidité qui sont associées aux mécanismes du courriel. Pour parvenir à poser un regard critique et commenter ces moyens de communication, boredomresearch se sert d’escargots. La proposition semble surréelle1À notre sens, le surréel sous-entend une sublimation du réel, dans la mesure où l’expérience vécue est transformée dans le but d’en faire une d’ordre esthétique.: en utilisant la technologie de la radio-identification, ce sont les escargots, rescapés par les artistes, qui procèdent à la réception et la transmission de courriels. Ces courriels sont à la base envoyés à partir d’une interface web par les destinateurs, puis sont acheminés aux destinataires par l’escargot. Ce texte présente une analyse des différents commentaires critiques formulés par le collectif à travers Real Snail Mail, en trois points: un commentaire à nature humoristique, un commentaire qui repose sur le changement de rythme et un commentaire qui se fait par le biais d’actions subversives.

1. Commenter par l’humour

1.1 L’escargot, le facteur: anthropomorphisation de l’animal

Dans leur œuvre, Vicky Isley et Paul Smith allouent à l’escargot une tâche, voire un emploi: celui de facteur. Grâce à l’outil technologique qui est littéralement greffé à leur corps, leurs déplacements ont une incidence sur l’envoi des courriels associés à l’adresse courriel disponible à partir de realsnailmail.net. Le premier point développé ici s’attarde à l’anthropomorphisation de l’escargot et comment elle contribue à commenter notre rapport aux moyens de communication hypermodernes de manière humoristique. Gabriella Airenti, dans son texte Aux origines de l’anthropomorphisme. Intersubjectivité et théorie de l’esprit, définit l’anthropomorphisme comme étant l’attribution de qualités humaines à des animaux ou des objets (Airenti, 2012). Pour l’auteure, cette anthropomorphisation se manifeste très souvent dans le cadre d’interactions. Ainsi, d’après elle, pour que s’opère le mécanisme de projection anthropomorphique, le contexte précis doit être celui d’une interaction, d’un dialogue. Si le texte d’Airenti s’intéresse plutôt à l’intelligence artificielle et à la psychologie, il illustre tout de même la proposition anthropomorphique lancée par les artistes derrière cette œuvre médiatique. Effectivement, c’est dans un contexte d’interaction que s’accomplit l’anthropomorphisme. L’interaction se réalise de manière virtuelle, par le biais du site web, entre l’utilisateur et son «facteur». L’escargot, animal auquel est associé une lenteur certaine se trouve ici promu au poste de facteur, dont la tâche est d’acheminer les courriels envoyés à partir de l’interface. Cela dit, l’anthropomorphisation devient absurde alors que l’acheminement de ce courriel n’est pas fixé dans le temps: il dépend entièrement des déplacements des escargots — qui ignorent l’emploi qu’ils exercent — n’assurant même pas la certitude de la réception et la transmission du courriel en question.

1.2. Le microcosme realsnailmail.net

À l’idée de l’anthropomorphisme se joint celle de l’interface, qui contribue également à ce commentaire humoristique. Lorsque nous entrons sur le site de l’œuvre, nous pouvons suivre les escargots dans leur parcours, les découvrir, tout comme leur environnement. Ainsi, l’onglet Snail profiles introduit les escargots comme des agents. On nous présente leur nom, les messages qu’ils ont acheminés jusqu’à présent, etc. Également, au haut de la page, on nous indique une estimation du temps de livraison et de transfert, de l’interface à l’environnement de l’animal. Une autre page, See the snails, nous montre, par l’entremise de photographies, l’environnement des escargots, tout comme leurs interactions les uns avec les autres. À ces deux pages s’ajoute aussi un blogue, tenu par les artistes. On peut y lire des articles qui informent l’internaute sur l’arrivée de nouveaux agents dans le jardin d’escargots, sur les mises en exposition de l’œuvre2L’œuvre a été présentée à plusieurs reprises, que ce soit en contexte scolaire ou encore à des expositions à Beijing, en Slovénie et en Espagne, par exemple. En espace muséal, le jardin d’escargots est le plus souvent placé sur une table, permettant aux spectateurs de tourner autour de celui-ci et d’observer les escargots en action. Un ordinateur est aussi mis à leur disposition s’ils veulent accéder à l’interface de messagerie realsnailmail.net.. Il est même possible d’accéder au groupe Facebook créé spécialement pour les utilisateurs ayant fait l’expérience de l’œuvre.

Cette présentation des escargots et du monde dans lequel ceux-ci évoluent contribuent à humaniser celui-ci. Si dans le premier point nous nous penchions davantage sur le travail qui lui est attribué, ici nous révélons plutôt les moyens utilisés par le collectif pour le rendre «humain», faire découvrir son environnement à l’internaute, personnaliser l’expérience de l’envoi du courriel. Nous reprenons ici l’expression microcosme puisque nous considérons le site web de Real Snail Mail comme une image réduite du monde, de la société. D’ailleurs, le site web tout comme les autres interfaces web qui y sont associées (le blogue ou le groupe Facebook) entraînent la naissance d’un sens de communauté en ligne, formée des escargots et des utilisateurs, et permettent une connaissance de l’animal, de son rendement de travail, de son environnement. Cette conception du microcosme contribue aussi à rendre humoristique le travail de ces escargots. Les articles écrits par boredomresearch rendent compte de l’expérience surréelle qu’ils ont créé, notamment en informant les internautes du passage des escargots à la télévision ou de l’aventure rocambolesque de «Walter and the Cucumber3Ce billet signé par Paul Smith relate l’histoire de la disparition momentanée de Walter, un des escargots, qui survient suite à une gâterie offerte pour les escargots par un caméraman. Cette disparition amène une série de questionnements, entre autres quant aux courriels qu’il avait pour tâche d’acheminer. Toutefois, un peu plus tard dans la soirée, un des messages de Walter est envoyé. Le mystère autour de sa disparition éphémère, que Smith associe avec le concombre laissé comme gâterie, n’est pas résolu. Empreint d’humour, le billet témoigne bien de la microsociété qui se développe autour des escargots, des artistes et des utilisateurs. Voir «Walter & The Cucumber», RSM blog, récupéré de realsnailmail.wordpress.com/2008/09/08/walter-the-cucumber/».

Real Snail Mail commente également de manière humoristique nos moyens de communication. Dans un premier temps, l’anthropomorphisme proposé par les artistes permet de hisser l’escargot en facteur, sans regard à sa lenteur. Cet anthropomorphisme est immanent à l’interaction entre l’utilisateur et l’escargot, et il dévoile toute l’absurdité liée à l’association entre l’escargot et le facteur, car même s’il s’agit de sa tâche, l’animal ne se déplace pas dans son environnement en fonction de cet emploi. Il se déplace dans l’espace comme bon lui semble, indépendamment des courriels dont il est responsable. Dans un deuxième temps, l’absurdité est renforcée par l’interface web de Real Snail Mail, qui brouille les cartes entre animalité et machine. Cette sensation de proximité que le site web génère donne à l’internaute le sentiment de connaître l’escargot, notamment avec le blogue associé au site et aux articles que publient les artistes, laissant des traces du quotidien.

2. Commenter par le changement de rythme

2.1. Détournement de la technologie RFID (Radio frequency identification)

Pour rendre possible leur vision, le collectif boredomresearch se sert de la technologie RFID, acronyme anglais de «Radio frequency identification», traduite en français par le terme radio-identification. Vaidyeswaran Rajaraman, de l’Indian Institute of Science, à Bangalore, explique que le système RFID est constitué de trois parties: le lecteur, l’antenne et le tag (Rajaraman, 2017). Le lecteur est lui-même constitué de quatre sous-parties, qui agissent afin de stocker le signal analogique du tag. L’antenne est connectée au lecteur, et elle envoie des signes radio au tag, tout en recevant des réponses de celui-ci. Le tag, quant à lui, est constitué de l’antenne elle-même, d’un rectificateur qui convertit le signal reçu en énergie pour le tag, et une mémoire pour conserver ces données qui lui ont été acheminées. Le scientifique s’attarde également aux usages possibles de cette technologie. Elle sert entre autres au suivi de colis et de protection contre le vol pour les objets dans les grands magasins.

L’article de Rajaraman permet de tisser des liens entre la technologie RFID et l’usage qu’en font les artistes. Premièrement, cette technologie est précisément ce qui, dans l’œuvre, permet l’envoi de courriels. Les tags auxquels Rajaraman fait référence sont collés sur les corps des escargots et sont à l’origine de la réception et la transmission des courriels. Lorsque ces tags franchissent les lecteurs qui se trouvent dans leur environnement immédiat, les escargots ont accompli leur travail. En proposant cette alliance entre la machine et l’animal, ce sont les escargots eux-mêmes qui interrompent l’expérience de l’instantané. Ainsi, l’usage de la technologie RFID par boredomresearch va à contresens de son fonctionnement et sa raison d’être. Vicky Isley et Paul Smith détournent la rapidité qui y est associée — notamment par le suivi de colis, qui se fait en temps réel et qui ne prend habituellement que quelques jours — afin de suggérer autre chose. L’usage de la radio-identification sert, pour boredomresearch, à changer le rythme de notre expérience de la communication électronique. Smith et Isley délaissent cette idée du suivi et proposent une nouvelle expérience temporelle où la technologie RFID contribue à faire vivre à l’utilisateur un rapport ralenti à Internet.

2.2. Pour une expérience artistique de la sérénité: Real Snail Mail et l’«Aesthetics of Communication» de Mario Costa

Publié en 1991, l’article de Mario Costa «Technology, Artistic Production and the “Aesthetics of Communication”» s’interroge sur l’expérience de l’art à l’ère d’Internet. Il entame son texte en se penchant sur l’évolution des arts dans les contextes de l’avant-garde, puis tente de définir l’usage esthétique qui peut être fait de ces technologies qui s’imposent et changent de manière radicale le monde des arts. Pour Costa, l’usage de ces technologies de la communication peuvent servir à bien plus que transmettre des informations, des images. Pour lui, ces technologies peuvent être réellement porteuses d’une expérience esthétique qui va au-delà de la reproductibilité:

If used to full advantage, however, they can be used to produce aesthetic events that are not limited to reproducibility and that convey a living electronic reality. An example is a remote, interactive concert in which various orchestra sections in different physical locations interact by means of a teleconference device. (Costa, 1991: 124)

Puis, Costa tente de définir ce que constitue son idée de l’«Aesthetics of Communication», qu’il a élaboré avec Fred Forest en 1983. D’après ceux-ci, ce terme s’explique par un usage esthétique des technologies de la communication. En guise d’exemples, ils se tournent vers les expérimentations musicales de John Cage à l’université Columbia ou encore le travail de Sherrie Rabinowitz et Kit Galloway, qui, en 1977, connectent via satellite deux groupes de danseurs à plus de 3000 km de distance, créant un espace performatif virtuel. Autour de cette idée, Costa et Forest développent dix fondements, qui sous-tendent une nouvelle expérience de l’espace, de l’événement, qui propose d’utiliser la technologie de manière sereine. Sur cette notion du sérénité, Costa écrit:

[…] the aesthetics of communication transforms the potential awesomeness into serene contemplation. It gives back to technique a fine intellectual spirituality and fills its event with a feeling of the sublime that is more piercing than the ‘beauty’ that originates from ‘forms’ and ‘aesthetic objects’. (Costa, 1991: 125).

L’«Aesthetic of Communication» laisse entrevoir une transformation du temps et de l’espace, sur lesquels l’œuvre Real Snail Mail agit directement. Le collectif boredomresearch propose de réfléchir au rythme de nos communications virtuelles en modifiant notre rapport à la rapidité des systèmes technologiques hypermodernes4L’hypermodernité évoquée ici s’apparente à celle définie par Gilles Lipovetsky comme étant une ère dans laquelle les sociétés sont «emportées par l’escalade du toujours plus, toujours plus vite, toujours plus extrême dans toutes les sphères de la vie sociale et individuelle […]» (Cobast, 2014: 111).. Le collectif offre la possibilité aux utilisateurs de ralentir leurs communications qui s’opèrent via les interfaces de messagerie électronique. Celles-ci sont remaniées afin de contribuer à un sentiment de sérénité, sentiment qui n’est pas habituellement associé à la technologie et à la vitesse qu’elle préconise. Vicky Isley et Paul Smith détournent l’usage habituel de la technologie de radio-identification, associée à la rapidité. Ce faisant, Real Snail Mail fait vivre à l’utilisateur une expérience sereine, non automatisée, de l’Internet et des technologies communicatives qui y sont apparentées.

3. Commenter par la subversion

3.1. Le renversement des normes du courriel

Le dictionnaire Oxford des médias et de la communication offre trois définitions du courriel. Une de celles-ci est expliquée de cette manière:

A form of interpersonal, group, and mass communication characterized by being text-based, instantaneous, and asynchronous. Unlike postal mail, there is normally no delay between sending and receiving, and unlike a telephone call, the sender and receiver do not have to be temporally co-present. (Chandler et Munday).

Cette définition est particulièrement évocatrice, puisqu’elle permet de spécifier certaines spécificités du courriel, comme son asynchronisme ou son absence de délai. En plus, elle dénote le caractère de communication de masse du système de messagerie. Selon cette définition, le logiciel qui permet de communiquer par l’entremise de messages écrits au clavier, envoyés d’ordinateur à ordinateur, s’oppose au système postal tout comme au système d’appels téléphoniques. D’abord, il n’y a pas de délai entre la transmission et la réception du message, et elle se fait sans avoir besoin d’une coprésence temporelle. Ainsi, nous en revenons aux notions de temps et d’espace qui nous interpellent depuis le début de cet article.

À la lumière de cette définition, nous pouvons faire des rapprochements avec la démarche de boredomresearch. Dans un premier temps, la technologie RFID appose directement une brèche quant à l’immédiateté de l’envoi et de la réception des courriels. Dans Real Snail Mail, la technologie est entièrement portée — et ce de manière littérale — par les escargots qui, par leurs déplacements dans leur environnement, définissent ce rapport au temps. Leurs mouvements dans l’espace sont au cœur des notions de transmissions et de réception, intrinsèques aux interfaces de messagerie électronique. De cette façon, Isley et Smith renversent les normes du courriel, notamment en ce qui concerne le délai quasi-inexistant de ces technologies. Dans un autre ordre d’idées, boredomresearch renverse aussi le rapport ordinateur-ordinateur qui en vient à définir nos moyens de communication via Internet. Dans Real Snail Mail, l’ordinateur est en lien avec l’animal plutôt qu’avec un autre ordinateur. Cette opposition entraîne une nouvelle conception du courriel, puisque le déclenchement de son mécanisme dépend entièrement de l’escargot et de ses déplacements. Bien que le courriel sera éventuellement envoyé à un autre ordinateur lorsque l’animal aura franchi un point précis, cet envoi n’est pas immédiat; c’est donc l’escargot qui provoque cette interruption de la relation ordinateur-ordinateur propre aux normes du courriel.

3.2. Snail mail, une expression prise au pied de la lettre

Ici, nous nous penchons sur l’expression «snail mail» dans le contexte de l’invention d’Internet et des interfaces de messagerie web. Toujours selon le dictionnaire des médias et de la communication, snail mail est un terme définit de cette façon:

In internet parlance, a colloquial term for the traditional letter and/or the postal service that delivers them (typically contrasted with the speed of email). The analogy was first made in the 1840s, when the comparison was with telegraphy. (Chandler et Munday).

Snail mail fait ainsi référence aux moyens de communication traditionnels et l’usage du mot escargot («snail» en anglais) met en lumière ce contraste entre les communications instantanées du web et celles, plus lentes, qui se font à travers le système postal. L’expression «snail mail» fait référence aux moyens de communication qui, dans une société obsédée par la rapidité, semblent désuets.

Boredomresearch reprend ce terme et le rend réel, contribuant de façon directe à commenter nos moyens de communication hypermodernes. Le collectif se sert de l’escargot, auquel est associée une indéniable et évidente lenteur, afin de défaire la rapidité liée à ces interfaces. Il prend une expression bien connue puisqu’elle relève du langage familier, en modifient le sens et déconstruisent sa connotation négative. «Snail mail», qui s’inscrit à contre-courant des normes du courriel que nous avons abordé, se voit redéfinit. L’usage de l’expression utilisée comme titre de l’œuvre renforce sa littéralité, mettant en avant une nouvelle expérience de messagerie. Dans un contexte où la vitesse est sans cesse valorisée, boredomresearch préconise une pratique lente de la communication qui, au lieu d’établir une distinction nette entre les modes traditionnels et hypermodernes de messagerie, conjugue les deux.

Les actions de subversion entreprisent par le collectif boredomresearch se font donc sur plusieurs plans. D’abord, il renverse les normes du courriel en proposant une expérience lente des moyens de communication hypermodernes. Ensuite, il tente d’interrompre la relation ordinateur-ordinateur distinctive des normes de messageries web, en y ajoutant un acteur, l’escargot, dont dépend l’envoi et la réception des courriels. Finalement, il reprend l’expression «snail mail» au pied de la lettre pour conjuguer la lenteur à une technologie qui se caractérise par sa vitesse.

En conclusion, Real Snail Mail propose un regard critique sur nos moyens de communication hypermodernes de nombreuses manières. Dans la cadre de ce texte, nous avons étudié ce regard par commentaires qui se formulent de trois façons différentes. En premier lieu, nous nous sommes penchés sur la nature humoristique de l’œuvre, notamment par le biais de la proposition anthropomorphique de l’escargot et du caractère microcosmique de l’œuvre. En deuxième lieu, nous avons défini le changement de rythme de l’œuvre, par le biais de l’usage renversé de la technologie RFID et de l’expérience esthétique que propose boredomresearch, en lien avec l’«Aesthetic of Communication» de Mario Costa et Fred Forest. En dernier lieu, nous avons énoncé le commentaire subversif que suggèrent Vicky Isley et Paul Smith en ce qui concerne le détournement des normes du courriel et la reprise de l’expression «snail mail». En 2010, Real Snail Mail a été présentée dans le cadre d’une exposition en Espagne où les commissaires s’intéressaient à l’évolution continuelle de l’art, particulièrement dans son état de flux informationnel. Dans le cadre d’une continuation de l’analyse de Real Snail Mail, nous pourrions nous intéresser à son inscription dans l’esthétique du flux, telle que définie par Grégory Chatonsky.

  • 1
    À notre sens, le surréel sous-entend une sublimation du réel, dans la mesure où l’expérience vécue est transformée dans le but d’en faire une d’ordre esthétique.
  • 2
    L’œuvre a été présentée à plusieurs reprises, que ce soit en contexte scolaire ou encore à des expositions à Beijing, en Slovénie et en Espagne, par exemple. En espace muséal, le jardin d’escargots est le plus souvent placé sur une table, permettant aux spectateurs de tourner autour de celui-ci et d’observer les escargots en action. Un ordinateur est aussi mis à leur disposition s’ils veulent accéder à l’interface de messagerie realsnailmail.net.
  • 3
    Ce billet signé par Paul Smith relate l’histoire de la disparition momentanée de Walter, un des escargots, qui survient suite à une gâterie offerte pour les escargots par un caméraman. Cette disparition amène une série de questionnements, entre autres quant aux courriels qu’il avait pour tâche d’acheminer. Toutefois, un peu plus tard dans la soirée, un des messages de Walter est envoyé. Le mystère autour de sa disparition éphémère, que Smith associe avec le concombre laissé comme gâterie, n’est pas résolu. Empreint d’humour, le billet témoigne bien de la microsociété qui se développe autour des escargots, des artistes et des utilisateurs. Voir «Walter & The Cucumber», RSM blog, récupéré de realsnailmail.wordpress.com/2008/09/08/walter-the-cucumber/
  • 4
    L’hypermodernité évoquée ici s’apparente à celle définie par Gilles Lipovetsky comme étant une ère dans laquelle les sociétés sont «emportées par l’escalade du toujours plus, toujours plus vite, toujours plus extrême dans toutes les sphères de la vie sociale et individuelle […]» (Cobast, 2014: 111).
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