Cahiers Figura, numéro 01, 2000
Désert, nomadisme, altérité
Fruit des réflexions menées tout au long de l’année dans le séminaire du groupe de recherche sur le désert, le nomadisme et l’altérité, ce cahier de recherches regroupe à la fois des articles et des bibliographies. Parmi les étudiants et étudiantes de la maîtrise en études littéraires, du doctorat en études littéraires et du doctorat en sémiologie qui ont accepté de se prêter au jeu de la publication et d’approfondir une réflexion théorique abordée dans le séminaire, certains ont choisi de la mettre à l’épreuve sur l’un des textes étudiés ensemble, comme Un thé au Sahara(The Sheltering Sky), de l’auteur américain Paul Bowles, ou Désert, de l’auteur français d’origine mauricienne, JMG Le Clézio, alors que d’autres ont profité de l’occasion pour analyser un texte de leur propre corpus.
La trajectoire que dessinent les textes que l’on va lire n’est pas déterminée par un principe linéaire mais par une force centrifuge: le désert joue en effet ici le rôle de déclencheur, d’élément heuristique permettant de pousser plus loin la réflexion, de soulever de nouveaux problèmes. Les travaux ne sont pas tous centrés sur l’espace désertique, loin de là, ils se situent parfois aux frontières, aux alentours, quelquefois même à l’horizon, car le désert, par son altérité radicale, remet en cause l’être humain, son mode de vie ainsi que la façon dont il élabore ses pratiques culturelles.
ISBN: 978-2-923907-01-7
La version PDF du Cahier est disponible en téléchargement au bas de cette page.
Articles de la publication
Présentation: Désert, nomadisme, altérité
Fruit des réflexions menées tout au long de l’année dans le séminaire du groupe de recherche sur le désert, le nomadisme et l’altérité, ce cahier de recherches regroupe à la fois des articles et des bibliographies.
Désert, exil et métamorphoses dans «Les marches de sable» d’Andrée Chedid
C’est dans le désert égyptien du IIIe-IVe siècle après J.C. que se déroule le roman d’Andrée Chedid intitulé Les marches de sable.
Désert et immensité intime chez J.M.G. Le Clézio
Loin sous nos pas s’étend l’immensité du désert, l’ouverture de notre imaginaire, la mémoire vacillante d’un espace déserté, non balisé par l’homme, d’un horizon sans cesse repoussé devant nos yeux.
L’immobilité sédentaire et le nomadisme des mots: étude de deux romans de Malika Mokeddem
À quelques kilomètres du littoral sud méditerranéen, étendu d’ouest en est, s’étale le désert saharien. Regs, plateaux, dunes de sables, ces paysages infinis se succèdent en un rugissement fauve.
L’espace nomade, le cas particuler du «Chant des pistes» de Bruce Chatwin
Si l’on observe le monde à partir d’une perspective d’abord spatiale, on constate que l’homme a adopté dans son développement deux rapports distincts vis-à-vis de l’espace: la sédentarité et le nomadisme.
La tentation du vide: Port Moresby et les signes dans «Un thé au Sahara» de Paul Bowles
Le roman Un thé au Sahara (The Shelterillg Sky, 1949), de l’Américain Paul Bowles, présente l’histoire d’un couple, Port et Kit Moresby, voyageant en Afrique du Nord. La traversée de ce territoire les fait pénétrer de plus en plus profondément dans le monde arabe.
Temps et altérité dans «Un thé au Sahara»
Immobilité, infinité, absence de traces: trois caractéristiques du désert qui s’associent, dans l’imaginaire occidental, à l’idée d’intemporalité. Ainsi parle-t-on de sables éternels pour traduire l’impression de temps suspendu qui émane de la permanence et de l’anonymat des dunes.
Le désert onirique du «Double conte de l’exil»
Comment définir l’altérité? Si les définitions peuvent être multiples, elles demeurent cependant partielles.
Figures de l’altérité: du regard occidental sur la Polynésie aux réflexions de Ségalen et Glissant
Que l’autre soit objet de fascination n’est pas un fait nouveau; les récits de voyages, chroniques d’explorateurs ou de colonisateurs ne font que l’affirmer. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde qui semble privilégier la mise en contact de sphères culturelles différentes, voire opposées, et il est intéressant de constater que l’autre suscite toujours l’intérêt, autant chez les anthropologues et les ethnologues que chez les psychologues, philosophes ou littéraires.