Journée d'étude, 6 avril 2018

«Greatness from small beginings»: la construction des mondes fictionnels par le héros problématique dans «Uncharted» et «Indiana Jones»

Alexandre Poirier
couverture
Franchises et industrialisation de la culture populaire contemporaine, événement organisé par Megan Bédard, Jean-Michel Berthiaume, Catherine Côté, Fanie Demeule et Antonio Dominguez Leiva

Le genre romanesque de l’aventure est au centre des productions populaires depuis le 19e siècle (Tadié, 2013). Il constitue un terreau fertile pour la naissance de séries entièrement basées autour d’un héros récurrent et de franchises transmédiales, plus récemment, avec Indiana Jones (Spielberg et Lucas, 1981-2008) et Uncharted (Naughty Dog, 2007-2017) qui mettent en vedette Dr. Henry Jones II et Nathan Drake, respectivement. Dans le cadre de ma présentation, je procéderai à une analyse comparative des protagonistes de ces deux franchises (ou “personnages-auteurs”, comme l’entend Mathieu Lettourneux) afin de déterminer en quoi leur présence (aussi minime soit-elle, comme c’est le cas du spin-off Uncharted The Lost Legacy, sorti en 2017) permet la construction de leurs mondes fictionnels respectifs, du développement du récit et des personnages secondaires qui n’existent que pour eux. Il sera notamment question de la constante tension entre faiblesse et puissance, caractéristique de bons nombres de héros populaires (Eco, 1993), qui est symptomatique d’un alter-ego, d’une double-identité cachée dont les personnages ont honte. Cette faiblesse dissimulée sert bien souvent de tremplin aux protagonistes dans la démonstration de leur puissance afin de venir à bout des péripéties les plus rocambolesques qui soient et ultimement abandonner le trésor maudit au nom du Bien : d’orphelin sans nom à descendant de Francis Drake combattant des mercenaires mégalomanes pour Nate; de simple professeur à explorateur téméraire anti-Nazi pour Jones. Outre la présentation des spécificités et différences des oeuvres vidéoludique et cinématographique – qui constituent les médiums de prédilection du canon principal de ces deux franchises – quant à l’empathie et l’attachement du joueur-spectateur pour l’incarnation du héros dans l’univers spatial du monde fictif, j’aborderai également la présence de héros au sein d’autres productions (bédéiques, littéraires, télévisuelles) de ces franchises transmédiales (Saint-Gelais, 2011), où le genre de l’aventure forme un architexte qui tisse des liens intertextuels entre les différents mondes fictifs à travers les plateformes médiatiques.

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