Colloque, 7 septembre 2012

«Au centuple l’espace du livre», sur la refondation d’une économie de l’imaginaire cinématographique

Jean Cléder
couverture
Le Cinéma de Marguerite Duras: l’autre scène du littéraire?, événement organisé par Sylvano Santini, Caroline Proulx et Bertrand Gervais

Des propriétés accordées par Marguerite Duras à l’image —rappelées en introduction—, je m’intéresserai dans le cadre de cette intervention à deux traductions particulières. D’abord, je tenterai d’observer un processus consubstantiel au passage de la littérature au cinéma, que Marguerite Duras exploite d’une manière singulière: l’incorporation du narrateur (il prend corps en disparaissant) est un double mécanisme paradoxal de retrait et d’augmentation de la présence garantissant le contrôle d’une voix personnelle sur le récit. Ensuite, j’essaierai de montrer comment le refus de la «collusion» conventionnelle entre l’image et les voix, au lieu de provoquer dissociation et appauvrissement de l’image, contribue au contraire à refonder, dans «une grammaire très primitive», une économie de l’imaginaire et une logique du récit gouvernés par un régime d’assortiments très calculé.

Jean Cléder est maître de conférences en littérature générale et comparée à l’Université de Rennes 2.

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