Carnets de recherche, 2011

Suburbia: L’Amérique des banlieues

Marie Parent
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Réflexion sur les représentations de la banlieue nord-américaine de 1945 à aujourd’hui. Carnet de recherche de Marie Parent.

Articles de la publication

Marie Parent

Grandir en banlieue, c’est comment?

Des générations d’artistes/intellectuels qui ont grandi ou vécu en banlieue entretiennent un rapport disons… ambivalent (du mépris à la gêne) avec leurs origines (peu nobles dans le sens esthétique du terme), à tout le moins avec le mode de vie que l’espace suburbain représente. Les municipalités de banlieue n’apparaissent pas en effet comme un terreau culturel particulièrement fertile.

Marie Parent

La Banlieue avec un grand B: de quoi parle-t-on?

Le roman Banlieue1 de Pierre Yergeau (2002) se déroule dans la Banlieue avec un grand B: «Derrière la vitre thermos d’un avion, la Banlieue avait la beauté d’un circuit intégré, et l’attrait désuet d’un musée virtuel. Les bungalows, ouverts sur des pelouses verdoyantes, rasées de près, paraissaient à la fois familiers et inaccessibles.» (Yergeau, 9) Ses personnages s’appellent McDo, Gap, Prada, Point Zero.

Marie Parent

Le bonheur est possible

Dans une nouvelle originalement publiée en 1978 dans The New Yorker, John Cheever se moque de la tendance à chercher quelque chose de suspect, de malsain dans la perfection de la banlieue. En même temps, le texte se clôt sur une tournure qu’on ne peut s’empêcher de lire de façon ironique… À vous de voir.

Marie Parent

Colloque «L’idée du lieu» 7-8 avril: une analyse discursive du Quartier DIX30

Toutes sortes de lieux y seront analysés: du Chinatown de la ville de Québec, aux ruines de Détroit, en passant par la rue Ontario et le Café Campus!
J’y ferai une communication vendredi matin ayant pour titre: «La banlieue nord-américaine entre grandeur et décadence: le Quartier DIX30».

Marie Parent

La banlieue: quintessence de l’expérience américaine?

Dans un précédent billet, je décrivais une des magnifiques photographies de Bill Owens : un jeune père de famille, posant fièrement devant sa maison et sa voiture de l’année, affirmait qu’il n’avait pas besoin de tout ça pour être heureux, qu’il voulait seulement une petite place en campagne où il pourrait respirer de l’air frais. Offrir plus d’espace à chacun, traverser et occuper le continent, n’est-ce pas le rêve qu’était censé rendre possible le Nouveau Monde? Thomas Jefferson lui-même avait acheté le territoire de la Louisiane en 1803 (merci Napoléon!) pour permettre aux Américains de devenir propriétaire, de cultiver leurs liens avec la terre et la communauté, selon le modèle d’une société agraire. Quand on regarde les banlieues d’Amérique du Nord aujourd’hui, on se dit que quelque chose s’est mal passé en cours de route… Et pourtant, il y a bien là une part essentielle de l’expérience du territoire en Amérique.

Marie Parent

De la spécificité de la banlieue québécoise (1)

Lors d’une table ronde de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain, le 13 avril dernier, je présentais le roman Dée (2002) de Michael Delisle. S’en est suivi un débat passionné sur l’imaginaire de la banlieue, pendant lequel un des participants m’a demandé si on pouvait parler d’une spécificité de la banlieue québécoise (par rapport à l’américaine), ce à quoi je n’ai pas pu répondre. Voici donc les débuts d’une réflexion à ce sujet, inspirée par la lecture récente de deux articles datant déjà de quelques années.

Marie Parent

De la spécificité de la banlieue québécoise (2): le règne du carport

Pour faire suite au précédent billet, je voudrais aborder une série de deux articles publiés en 2004 par Lucie K. Morisset et Luc Noppen, intitulée «Le bungalow québécois, monument vernaculaire1». Professeurs au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, les auteurs retracent l’histoire du bungalow au Québec en cherchant à démontrer l’importance et la valeur de son appropriation du point de vue des pratiques quotidiennes et de l’aménagement de l’espace. Ceux-ci revendiquent le caractère «typiquement québécois» (2004a, p. 9) du bungalow qui a proliféré sur nos terres, en proposant une histoire de ses origines et de sa transformation au fil de la deuxième moitié du XXe siècle.

Marie Parent

De la spécificité de la banlieue québécoise (3): un imaginaire en chantier

La représentation de la banlieue nord-américaine apparaît souvent simpliste, caricaturale, polarisée, et ce tant dans la culture québécoise que dans la culture états-unienne. Robert Beuka, dans SuburbiaNation, a raison d’affirmer que la banlieue correspond à une idée plus qu’à une réalité, cette idée se déployant le plus souvent sur les modes de l’utopie ou de la dystopie : elle réfère au rêve américain de la classe moyenne tel que célébré par la culture populaire des années d’après-guerre ou bien à l’envers de ce rêve.

Marie Parent

La ménagère désespérée (1/5): quelques réflexions préliminaires

Dans un ouvrage sur les fictions féministes intitulé Changing the Story, Gayle Greene recense une douzaine de romans parus entre 1962 et 1977 aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne regroupés sous l’étiquette du «roman de la mad housewife».

Marie Parent

La ménagère désespérée (2/5): émergence d’un discours

Dans mon dernier billet, je rapportais que Gayle Greene situe l’apparition de la figure de la mad housewife vers 1962, mais on peut penser que le discours de la ménagère apparaît dès le début des années 1950 et n’est pas aussi homogène qu’on pourrait le croire.

Marie Parent

La ménagère désespérée (3/5): The Torontonians (1960)

Publié en 1960 au Canada (ainsi qu’aux États-Unis et en Grande-Bretagne sous les titres The Commuters et Gift of Time – parce qu’un titre à la torontoise n’apparaissait pas très vendeur à l’international), The Torontonians précède tout juste la vague de romans de la mad housewife qui accompagne la publication de The Feminine Mystique de Betty Friedan.

Marie Parent

La ménagère désespérée (4/5): The Fire-Dwellers (1969)

On retrouve dans The Fire-Dwellers de Margaret Laurence, publié en 1969, un imaginaire de la catastrophe permettant de rapprocher ce roman de The Torontonians de Phyllis Brett Young, dont j’ai parlé dans le dernier billet. L’action se passe ici en banlieue de Vancouver et met en scène Stacey, mère de quatre enfants en bas âge.

Marie Parent

La ménagère désespérée (5/5): Mad Men et la nostalgie

Dans un article portant sur la lecture de l’Histoire dans Mad Men, Jérôme de Groot souligne que la série en ondes depuis 2007 semble de prime abord proposer une interprétation nationaliste et nostalgique des États-Unis des années 1960, mais entreprend au contraire d’ébranler la mythification de cette décennie et de montrer qu’il n’y a jamais eu d’«âge de l’innocence» de la société de consommation.

Marie Parent

Bungalow Show : 9 novembre 2012 à 14h

Cette journée d’études cherchera à dresser un panorama des différentes représentations discursives et visuelles du bungalow et à observer leurs mutations de l’après-guerre à aujourd’hui. Cette activité s’inscrit dans le cadre d’une réflexion plus large sur l’imaginaire de la banlieue nord-américaine, qui culminera lors d’un colloque les 29 et 30 avril 2013.

Marie Parent

Art et bungalow (1): Canada House (2003) de Douglas Coupland

En 2003, l’artiste et écrivain Douglas Coupland entreprend le projet Canada House, une installation située à Vancouver, dans un de ces bungalows typiques des années 1950, dessinés par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Inhabitée depuis deux ans, la maison est vouée à la démolition.

Marie Parent

Art et bungalow (2): The Leona Drive Project (2009)

The Leona Drive Project est une installation organisée par deux collectifs artistiques torontois, Public Access et L.O.T.: Experiments in Urban Research. L’idée était d’investir six bungalows datant des années d’après-guerre, voués à la démolition, sur Leona Drive à Willowdale, une banlieue située au nord de Toronto. L’exposition a réuni 23 artistes dont les œuvres mettent à profit différents médiums: installation architecturale ou audio-visuelle, projections, photographie, sculpture, performance.

Marie Parent

Art et bungalow (3): Fallen Star (2012) de Do Ho Suh

Do Ho Suh, artiste originaire de Séoul, a perché une petite maison bleue sur le toit du Jacobs Hall de la Jacobs School of Engineering de l’Université de Californie à San Diego (UCSD). La construction, dont une partie est suspendue au-dessus du vide, est inclinée à 10 degrés. Elle est meublée et entourée d’un jardin.

Jean-François Chassay, Bertrand Gervais, Marie Parent & Alice van der Klei

Appel de communications: Imaginaire contemporain: la banlieue

La banlieue désigne d’abord et avant tout un phénomène d’urbanisation qui a pris de multiples formes en Occident après la Deuxième Guerre mondiale. En Amérique du Nord, alors qu’elle avale progressivement des kilomètres de territoire, la banlieue est devenue une figure majeure de l’imaginaire social contemporain.

Marie Parent

Flânerie en banlieue. Neuf photos de Josée Pellerin

La série photographique de Josée Pellerin, intitulée «Une histoire à soi», met en scène une banlieue grise, déserte, d’où se dégagent solitude, inquiétude et tristesse. Et pourtant, son travail combinant l’image et le texte propose quelque chose de beaucoup plus subtil et complexe.

Marie Parent

Colloque Suburbia, l’Amérique des banlieues: 29-30 avril 2013

Les 29 et 30 avril prochains aura lieu à l’UQAM le premier des colloques Figura sur l’imaginaire contemporain : Suburbia, l’Amérique des banlieues. L’événement est organisé par Jean-François Chassay, Bertrand Gervais, Alice van der Klei et Marie Parent. Voici le programme.

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