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Portraying 9/11. Essays on Representations in Comics, Literature, Film and Theatre

Gabriel Tremblay-Gaudette
couverture
Article paru dans Essais, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Ouvrage référencé: Bragard, Véronique; Dony, Christophe; Rosenberg, Warren (dirs.) (2011), Portraying 9/11. Essays on Representations in Comics, Literature, Film and Theatre, McFarland & Company, Lonon, 176p.

Disponible sur demande (Fonds Lower Manhattan Project au Labo NT2)

Problématique principale et thèses

Portraying 9/11 rassemble des analyses de productions artistiques traitant des événements du 11 septembre 2001 issues de plusieurs médias (caricature, littérature, bande dessinée, cinéma, théâtre), afin d’analyser les formes de représentations des attentats spécifiques à chaque média, en insistant principalement sur la dimension politique pour plusieurs d’entre elles. Une partie des oeuvres abordées traitent directement du 11 septembre (Falling Man de Don DeLillo, World Trade Center d’Oliver Stone, The Guys d’Anne Nelson, certaines couvertures du magazine New Yorker parues dans les semaines suivant les attentats), alors que d’autres oeuvres étudiées n’abordent pas directement le 11 septembre, ou à tout le moins sur un mode mineur (le cycle Civil War de l’éditeur de bandes dessinées de superhéros Marvel, les films Batman Begins et Superman Returns, Saturday de Ian McEwan et Pattern Recognition de William Gibson) mais sont lues à l’aune de l’influence des attentats que les collaborateurs à Portraying 9/11 y perçoivent. En somme, l’essai s’intéresse aux influences directes et indirectes du 11 septembre 2001 sur certaines productions culturelles et artistiques contemporaines.

Place des événements dans l’œuvre

L’essai aborde autant des oeuvres qui font maintenant partie du canon de la littérature du 11 septembre que des productions éloignées de ce canon et où les auteurs cherchent à démontrer l’importance des événements dans l’imaginaire de l’oeuvre étudiée. La tentative de rapprochement n’est pas toujours très réussie : par exemple, l’article « “Whose Side Are You On?”, The Allegorization of 9/11 in Marvel’s Civil War» de Stephan Packard veut démontrer l’influence de l’imaginaire de la catastrophe et de l’effet de césure historique de l’avant/après qui serait responsable du bouleversement colossal de l’univers diégétique des super-héros de l’éditeur Marvel tel que provoqué par la saga Civil War. Pour ce faire, Packard choisit un détour par la sémiotique de C. S. Peirce qui l’amène davantage à s’embourber qu’à convaincre le lecteur, et ne parvient pas à effectuer un rapprochement explicite entre les événements de Civil War et le 11 septembre 2001.

À l’inverse, dans son article «Misplaced Anxieties. Violence and Trauma in Ian McEwan’s Saturday», l’auteur Ulrike Tancke va à l’encontre de la réception critique habituelle du roman de McEwan et démontre que, si le 11 septembre sert de point d’amorce au récit, le traitement subséquent de la violence qui y est effectué s’éloigne considérablement des préoccupations géopolitiques de l’attentat terroriste. Selon Tancke, Saturday aborde plutôt une dimension interpersonnelle, intime et individuelle de la violence, qui révèle combien la problématique de l’agression est large et complexe, et ne peut pas toujours être ramenée à un événement collectif.

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Table des matieres

Introduction (par Véronique Bragard, Christophe Dony et Warren Rosenberg)

Part I : Comics

Covering 9/11 : The New Yorker, Trauma Kitsch, and Popular Memory (par Timothy Krause)

Spandex Agonistes : Superhero Comics Confront the War on Terror (par Matthew J. Costello)

“Whose Side Are You On?” The Allegorization of 9/11 in Marvel’s Civil War (par Stephan Packard)

Part II : Literature

September 11 and Cold War Nostalgia (par Aaron DeRosa)

Don DeLillo’s Falling Man: Countering Post-9/11 Narratives of Heroic Masculinity (par Magali Cornier Michael)

Misplaced Anxieties: Violence and Trauma in Ian McEwan’s Saturday (par Ulrike Tancke)

The Mediated Trauma of September 11, 2001, in William Gibson’s Pattern Recognition and David Foster Wallace’s “The Suffering Channel” (Par Marc Oxoby)

Part III : Performance

Terror and Mismemory: Resignifying September 11 in World Trade Center and United 93 (par Gerry Canavan)

From Flying Man to Falling Man: 9/11 Discourse in Superman Returns and Batman Begins (par Dan Hassler-Forest)

Authentificating the Reel: Realism, Simulation, and Trauma in United 93 (par Frances Pheasant-Kelly)

Connecting in the Aftermath: Trauma, Performance, and Catharsis in the Plays of Anne Nelson (par James M. Cherry)

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

Commentators and artists attempting to represent the events of September 11, 2001, struggle to create meaning in the face of such powerful experiences. This collection of essays offer critical insights into the discourses that shape the memory of 9/11 in the narrative genres of comics, literature, film, and theatre. It examines historical, political, cultural, and personal meanings of the disaster and its aftermath through critical discussions of Marvel and New Yorker comics, American and British novels, Hollywood films, and the plays of Anne Nelson.

Dédicace

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Entrevues

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Impact de l’œuvre

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Pistes d’analyse

Ce recueil assez inégal propose par moments des analyses très justes de certaines oeuvres emblématiques du processus de fictionnalisation du 11 septembre 2001. Certains articles offrent une vision originale de la lecture des attentats. Par exemple, l’article de Timothy Krause à propos des couvertures de l’influent magazine The New Yorker examine l’une des productions artistiques qui a fourni la première réponse critique aux attentats et ses répercussions sur la population new-yorkaise par le biais de sa couverture, et ce choix de corpus est aussi pertinent qu’innovateur. D’autres textes, par ailleurs très bien argumentés, ressassent des sentiers de réflexion déjà parcourus maintes fois. Il est intéressant de noter combien les dix années séparant les attentats de la parution de l’ouvrage ont permis à certains auteurs de spéculer de manière plus convaincante sur les retombées symboliques et politiques des attentats, faisant du 11 septembre non plus un incident isolé et circonscrit dans le temps et l’espace par sa surmédiatisation, mais plutôt le début d’une période de troubles et d’incertitudes à l’échelle nationale qui dépasse les frontières du Lower Manhattan et des jours suivants les attentats. Par le spectre temporel plus large des oeuvres abordées, Portraying 9/11 contribue à transformer le 11 septembre du statut d’événement figé dans le temps à date marquant le début d’une période historique, dont on pourrait maintenant chercher à déterminer la date de fin.

La lecture de Portraying 9/11 est intéressante pour les lecteurs assez familiers avec la production artistique du 11 septembre 2001, puisque ceux-ci y découvriront des analyses riches d’oeuvres emblématiques de ce corpus. Pour les néophytes et les chercheurs qui commencent à s’intéresser à ce sujet, cette collection d’articles n’est pas particulièrement recommandée.

Couverture du livre

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