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L’érotique en série noire. Sexualité masculine et non-violence

Jean-Marc Gouanvic
couverture
Article paru dans Traduire le texte érotique, sous la responsabilité de Pier-Pascale Boulanger (2013)

En marge des récits spécifiquement érotiques, toute une classe de textes effleure la représentation érotique du corps, en particulier les romans policiers de la Série Noire. Or il semble que Marcel Duhamel, le fondateur de la Série Noire, ait très tôt eu des réticences vis-à-vis de la sexualité explicite, du discours direct relatif au corps jouissant. Et on est quelque peu étonné à la lecture des romans traduits de l’anglo-américain après-guerre de l’hypersexualisation subreptice du texte du roman noir. Cette hypersexualisation passe par des personnages de jeunes hommes et de jeunes femmes qui sont des modèles de séduction et ne semblent être là que pour éveiller les désirs de ces mêmes protagonistes entre eux.

En marge des récits spécifiquement érotiques, toute une classe de textes effleure la représentation érotique du corps, en particulier les romans policiers de la Série Noire. Or il semble que Marcel Duhamel, le fondateur de la Série Noire, ait très tôt eu des réticences vis-à-vis de la sexualité explicite, du discours direct relatif au corps jouissant. Et on est quelque peu étonné à la lecture des romans traduits de l’anglo-américain après-guerre de l’hypersexualisation subreptice du texte du roman noir. Cette hypersexualisation passe par des personnages de jeunes hommes et de jeunes femmes qui sont des modèles de séduction et ne semblent être là que pour éveiller les désirs de ces mêmes protagonistes entre eux.

Le texte de la Série Noire, fortement érotisé, répond à des exigences en apparence simples. Ce sont notamment celles d’un genre macho dont les formes les plus typées se trouvent chez Peter Cheyney, avec histoires mettant en vedette Lemmy Caution. Une forte proportion de récits conte une histoire où la femme d’une beauté à couper le souffle est femme fatale et, le plus souvent, femme traîtresse. Mais le héros n’est jamais vraiment dupe: il ne se laisse faire que très rarement, en raison d’une convention formulaire du roman policier selon laquelle il importe que tout rentre dans l’ordre au dénouement.

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