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Le jour de mon retour sur terre

Patrick Tillard
couverture
Article paru dans Romans internationaux, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Ouvrage référencé: Goupil, Didier (2005), Le jour de mon retour sur terre, Le Serpent à Plumes, Numéro 239, Paris, 168p.

Disponible sur demande (Fonds Lower Manhattan Project au Labo NT2)

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

Choc de l’explosion, cendres et effondrement des tours: un homme surgit du brouillard de cendres, comme dans un film. Le monde quotidien s’est effondré, le traumatisme est total. L’homme ne rentrera pas chez lui, il ne se rend pas à son travail. Il laisse sa femme et ses enfants en arrière, dans une vie autre, et rejoint la masse des sans-abris au coeur de la Ville sans nom. Dans ce pays mythifié, le Président est le seul lien unificateur après les attentats et ses discours, même décortiqués comme de la propagande, tentent de rassembler ce qui peut encore l’être de la population blessée. Dans sa détresse, l’homme marche, dort dans le parc, mange ce qu’il trouve dans les poubelles alors qu’une limousine blanche, lumineuse, longue le croise dans les rues de la Ville à plusieurs reprises. Jusqu’à la rencontre avec une femme dans la même situation que lui. C’est le jour de Noël suivant que se situe « le jour de son retour sur terre ».
De l’amour de l’homme et de la femme, Adam et Ève post-apocalypse, naîtra un enfant, offert à l’occupante de la limousine.

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

Roman.

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

Alternance entre narrateur omniscient et passages qui, par leur style, rappellent un découpage de type journalistique/informatif.

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

La présence du 11 septembre est générique.

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

Les événements sont présentés de façon explicite, en collant et aux discours officiel et médiatique.

Attitude face aux événements:

Désarroi, repli sur soi, animalité, résurrection.

Moyens de transport représentés, leurs fonctions :

Aucun n’est significatif. Une limousine blanche prend une valeur symbolique entre résurrection et réincarnation.

Les médias et les moyens de communication représentés, leurs fonctions:

La panne de téléphone est utilisée comme un vecteur d’isolement total, puis un refus.

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

Même si le 11 septembre n’est pas nommé, il est facile de déduire qu’il s’agit des événements de septembre. Le personnage principal, père de famille choqué est errant, est une victime apparente du 11 septembre.

Point du vue individuel, quête personnelle.

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

Aucun son.

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Aucun travail iconique sur le texte.

Autres aspects à intégrer

N/A

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

« Et tout à coup, semblant surgir de nulle part, les yeux en pleurs et les mains noires, un homme apparaît et s’avance au milieu de la rue. Il pleut des cendres, et la veste sur la tête, il marche d’un pas lent parmi les débris et les incendies…
Pris au cœur d’une catastrophe qui pourrait être celle du 11 septembre 2001, un homme se trouve projeté dans les airs et hors du monde.
Errant, hagard, il tourne sans fin autour de la zone détruite, cherchant dans la rue, à hauteur d’homme, son ultime rédemption.
Un roman paru en 2003, revisité par l’auteur pour la présente édition, halluciné et visionnaire, empreint d’une grande humanité. »

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

«Je voulais à un moment que quelqu’un redevienne un humain, qu’il ne porte plus un uniforme. C’était en même temps un défi littéraire : parler du 11 septembre sans que cela soit jamais dit, et que tout le monde comprenne. »
Sur le site : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/toutarrive/f… [Cette page n’est plus accessible] “

Citer la dédicace, s’il y a lieu

Aucune.

Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=1752 [Cette page n’est plus accessible]
https://web.archive.org/web/20071031060311/http://www.france-mail-forum.de/fmf31/bib/31savign.htm [Consultée le 9 août 2023]
https://web.archive.org/web/20071218222345/http://www.ratsdebiblio.net/goupildidier.html [Consultée le 9 août 2023]
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/toutarrive/f… [Cette page n’est plus accessible]

Sur un autre roman de Goupil : Castro est mort : http://www.lefigaro.fr/litteraire/20070308.FIG000000248_en_attendant_cas… [Cette page n’est plus accessible]

Sur l’auteur lui-même : https://web.archive.org/web/20100703131956/http://www.lmda.net/mat/MAT00415.html [Consultée le 9 août 2023]

Impact de l’œuvre

Inconnu pour le moment (03/2006).

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

Ce roman a été écrit très peu de temps après les attentats. Il semble que ce manque de distance empêche le roman de vraiment « décoller ». On y trouve une description précise du désarroi quotidien qui a suivi l’attaque, description qui recoupe les services de presse et les reportages télévisés, sans vraiment amener une dimension fictionnelle autre. L’errance du héros, le retour à une sorte d’animalité à la Robinson Crusoé au cœur de New York, rappellent parfois certains romans de Paul Auster.
Ce roman a toutefois valeur de témoignage d’une littérature presque en panne d’inspiration devant l’étendue du traumatisme et qui peine à s’extirper de la nature brutale de l’information véhiculée par les médias de masse au bénéfice d’un véritable travail de l’imagination qui réfléchirait à la créativité littéraire. L’auteur suit l’actualité sans jamais vraiment la devancer, le mélange de scènes bibliques avec l’actualité (la montée des eaux à la Nouvelle-Orléans, Noël jour de résurrection, la naissance, le bébé offert) se superposent mais ne s’emboîtent pas.
Cette littérature, qui tente de faire « un bon coup » dans le milieu littéraire parisien, avance encore masquée ; elle ne sait ou ne veut pas prendre position dans son domaine fictionnel ou alors bien trop maladroitement pour être crédible en tant que littérature et même parfois écriture tant elle demeure prisonnière de l’actualité
Ce petit livre ressemble trop à un scenario possible pour être un honnête roman de fiction.” Donner une citation marquante, s’il y a lieu “Comme Rome, ou Babylone avant elle, la Ville Debout était dorénavant à genoux. (p.12)

Ce n’est qu’au bout de quelques pas, qu’il s’aperçut qu’il tenait toujours son cartable à la main. Le cartable en question était une belle serviette en cuir, mais maintenant, couvert de cendre comme il était, il lui sembla tout droit sorti d’un sarcophage, et appartenir à un autre temps, à jamais révolu. (p. 29)

Sur son tee-shirt, au feutre noir, il avait écrit : « J’ai survécu à l’attaque! »
(p. 88)

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

Né à Paris en 1963, Didier Goupil vit aujourd’hui à Toulouse. Professeur de lettres, il est aussi scénariste et dramaturge.
Son premier ouvrage, Maleterre, un recueil de nouvelles, a reçu le prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres. Femme du monde, roman paru en 2001 chez Balland, a fait l’objet d’une pièce radiophonique produite par France Culture, et d’une adaptation théâtrale, avant d’être réédité en 2003 au Serpent à plumes : une écriture épurée et ciselée pour décrire le portrait d’une femme née avec le 20ème siècle. Dans son dernier roman, Le jour de mon retour sur terre, (éd. du Serpent à plumes), l’auteur revêt la peau d’un survivant de la catastrophe du 11 septembre.

Bibliographie :
Castro est mort, Le rocher, 2007.
La lettre à Anna, Fayard, 2005.
Le Jour de mon retour sur terre (première édition), éd. Le Serpent à plumes, sept. 2003.
Femme du monde, éd. Balland, 2001 ; rééd. par Le Serpent à plumes en 2003.
Absent pour le moment : nouvelles, éd. Trabucaire, 1997 (coll. Novella).
La Mie des livres, éd. Castor Astral, 1997 (coll. Littératures) – épuisé.
Maleterre et autres nouvelles, éd. Alfil, 1995.

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