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Ironie, sarcasme et dérision dans «Le Canadien» (1806-1810)

Marie Lise Laquerre
Stéphanie Massé
couverture
Article paru dans Archive et fabrique du texte littéraire, sous la responsabilité de Nancy Desjardins et Jacinthe Martel (2001)

«Vils auteurs, honteuses publications qui deshonorent notre pays, folliculaires insensés, leur haine procure l’estime des gens de bien, je rougis en écrivant, j’ai honte, absurdités révoltantes, &c. &c.!!!» Ces paroles rulminantes du juge Pierre-Amable de Bonne, représentant à la Chambre d’assemblée et rédacteur du Courrier de Québec, provoqueront cette repartie dans Le Canadien du 20 août 1808.

Mais Le Canadien ne s’oppose pas qu’au Courrier de Québec. Dès sa fondation, son principal adversaire sera le .uebec Mercury, C’est même en réaction aux «noires insinuations, [de ce] papier publié en anglais», que Le Canadien se donne pour mission de «venger la loyauté» des nouveaux sujets britanniques en tirant parti de la liberté de presse, principe sur lequel s’appuie son Prospectus qui paraît le 13 novembre 1806. Comme le rappelle Wallot, c’est à cette époque que «la controverse sur la question des prisons cristallis[e] les positions respectives des deux groupes ethniques». La naissance du Canadien s’inscrit donc dans ce contexte politique où les deux principaux partis qui constituent la Chambre d’assemblée, le Parti Britannique, «carrément assimilateur et férocement francophobe», et le Parti Canadien en viennent à s’affronter en investissant l’espace public par la voix de leur journal respectif.

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