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Chapitre 2: Les parents-étudiants de l’UQAM: données personnelles

Christine Corbeil
Francine Descarries
Geneviève Gariépy
Geneviève Guernier
couverture
Article paru dans Parents-étudiants de l’UQAM. Réalités, besoins et ressources, sous la responsabilité de Christine Corbeil, Francine Descarries, Geneviève Gariépy et Geneviève Guernier (2011)

La présente enquête a permis de rejoindre 738 parents-étudiants de l’UQAM à la session d’hiver 2007 (Tableau 1). Trois fois plus de femmes que d’hommes ont répondu au sondage. Les femmes constituent donc 77,9% de l’échantillon. Celui-ci étant de type non-probabiliste, il n’est pas possible d’affirmer hors de tout doute que cette proportion de mères-étudiantes correspond fidèlement à leur représentation au sein de la population des parents-étudiants. Par contre, nous avons tout lieu de croire que les étudiantes qui conjuguent parentalité et études à l’UQAM sont beaucoup plus nombreuses que les étudiants qui partagent cette même réalité; ce que confirmait déjà l’étude ICOPE en 20061 Dans l’étude ICOPE de 2006, la répartition des parents-étudiants selon le sexe était la suivante: 69,6% de mères-étudiantes et 30,4% de pères-étudiants, donc légèrement différente de celle obtenue dans le cadre de la présente enquête. Par contre, la distribution des parents-étudiants dans les deux enquêtes reflète une même réalité..

Tableau 1

Répartition des parents-étudiants, selon le sexe

Par les autrices, 2011

La moyenne d’âge des pères-étudiants, 36 ans, est légèrement plus élevée que celle des mères-étudiantes qui se situe à 34 ans. Les trois-quarts des parents-étudiants qui ont répondu au sondage, soit 76% (N= 557), ont 30 ans et plus (Tableau 2). C’est d’ailleurs dans la catégorie des 30 à 34 ans que se retrouve la plus forte proportion de répondantes (33,3%) et de répondants (33,7%). Les parents de 24 ans et moins sont une exception: seuls 9 femmes et 3 hommes, tous inscrits au premier cycle, appartiennent à cette catégorie, alors qu’à l’autre pôle, un parent‐étudiant sur cinq se retrouve dans la catégorie des 40 ans et plus, pour les deux-tiers inscrits au premier cycle (Tableau 2).

Enfin, notons que les étudiantes de moins de 30 ans (26,5%) sont pratiquement deux fois plus nombreuses que les étudiants de cette tranche d’âge (14,3%) à avoir charge d’enfant(s), alors que parmi les étudiants‐es âgés‐es de 40 et plus, les hommes sont proportionnellement plus nombreux (26,4%) que les femmes.

Tableau 2

Répartition des parents-étudiants, selon l’âge et le sexe

Par les autrices, 2011

L’UQAM accueille majoritairement des parents-étudiants originaires de la grande région métropolitaine (Tableau 3). C’est 65% des mères-étudiantes et 53% des pères-étudiants qui sont nés dans cette région ou dans une région avoisinante. Moins de 10% des parents-étudiants, femmes et hommes réunis, proviennent des régions éloignées du Québec ou du Canada, alors que 28,3% d’entre eux sont nés à l’étranger, cette proportion atteignant les 37% dans le cas des pères. Dans la mesure où la présente étude s’intéresse aux réseaux de soutien dont peuvent bénéficier les parents‐étudiants, il y a lieu de noter qu’un parent‐étudiant d’origine étrangère sur deux (54,7%) vit dans la région métropolitaine depuis moins de six ans (Tableau 4). En tel cas, les pères‐étudiants sont proportionnellement plus nombreux que les mères (28,8% vs 18,1%) à être dans cette situation depuis moins de trois ans.

Tableau 3

Répartition des parents-étudiants, selon le lieu de naissance* et le sexe

Par les autrices, 2011

Tableau 4

Répartition des parents-étudiants nés hors du Canada, selon le nombre d’années de résidence dans la région de Montréal et le sexe

Par les autrices, 2011

La quasi‐totalité (92%) des pères-étudiants qui fréquentent l’UQAM vivent en couple, qu’il s’agisse de l’autre parent naturel ou non (Tableau 5). Par comparaison, une mère sur quatre (24,5%) vivait sans conjoint au moment de l’enquête, ce qui exige de poser un regard sur les enjeux de l’articulation famille-études particulièrement pour cette catégorie d’étudiantes. Il est à noter que la majorité des conjoints des parents-étudiants (75,3%) ne sont pas aux études. Cependant, la probabilité d’être en couple avec un‐e étudiant‐e est plus élevée pour les hommes (37,6%) que pour les femmes (20,3%) (Tableau 6).

Tableau 5

Répartition des parents-étudiants, selon la cohabitation avec un‐e conjoint‐e et le sexe

Par les autrices, 2011

Tableau 6

Répartition des parents-étudiants, selon le statut étudiant du‐de la conjoint‐e et le sexe

Par les autrices, 2011

La taille des familles des parents-étudiants, tous sexes confondus, suit la tendance observée dans la population québécoise: 48,9% d’entre eux ont un enfant et 36,7%, deux enfants (Tableau 7). Par corollaire, peu d’entre eux (14,4%) ont trois enfants et plus. Deux parents sur trois ont au moins un enfant âgé de moins de cinq ans à leur charge (Tableau 8). Les pères‐étudiants sontproportionnellement plus nombreux à être dans ce cas (76% vs 62,7%), mais il mérite d’êtrementionné que 90 mères‐étudiantes, soit 15,7% de l’échantillon, avaient un enfant de moins d’un an au moment de l’enquête.

Tableau 7

Répartition des parents-étudiants, selon le nombre d’enfants et le sexe

Par les autrices, 2011

Tableau 8

Répartition des parents-étudiants, selon l’âge du plus jeune enfant et le sexe

Par les autrices, 2011

Tableau 9

Répartition des parents-étudiants dont les enfants, admissibles, fréquentent un CPE de l’UQAM, selon le sexe*

Par les autrices, 2011

Tableau 10

Répartition des parents-étudiants, selon qu’ils ont effectué ou non une démarche pour inscrire leur-s enfant-s à un CPE de l’UQAM, selon le sexe

Par les autrices, 2011

Parmi les 355 parents dont au moins un des enfants est en âge de fréquenter l’un des CPE de l’UQAM2 Le réseau de CPE de l’UQAM n’accueille pas d’enfants âgés de moins d’un an, et sur les trois un seul, le CPE‐UQAM, accueille au sein de ses 60 places des enfants de 12 à 18 mois., seuls 26 parents, soit 7,3%, utilisent ce service de garde (Tableau 9). Pour mettre ces données en perspective, eu égard au taux d’accessibilité du réseau de CPE de l’UQAM (Tableau 10), notons que 36,4% d’entre eux avaient effectué sans succès des démarches pour y inscrire leur enfant. Il y a donc un écart important entre la demande et l’offre, considérant que la demande de quatre parents sur cinq (N= 117) n’a pu être rencontrée. Toutefois, peu importe la raison, auto-exclusion ou arrangements alternatifs, il demeure, par ailleurs, qu’une forte proportion de parents-étudiants n’a pas soumis de demande à l’un des CPE de l’UQAM. De telles données posent la question de l’accessibilité à ce type de réseau de soutien, tout comme celle des modalités d’inscription des enfants.

En autant que les services de garde publics ne peuvent répondre à tous les besoins des parents-étudiants, l’accès à un réseau social gratuit de soutien peut représenter un complément important pour faciliter l’articulation études-famille. En l’occurrence, au sein de l’échantillon, c’est un parent-étudiant sur deux (52,2%) qui bénéficie d’un tel réseau (Tableau 11). C’est donc dans une proportion assez similaire (47,8%) que les parents-étudiants ne peuvent compter sur ce type d’assistance pour les soutenir dans leurs responsabilités familiales. En tel cas, il est facile d’envisager le poids additionnel que peut représenter la charge d’enfant(s) sur leur trajectoire académique. Remarquons, que si les mères-étudiantes (52,6%) et les pères-étudiants (50,9%) vivant en couple peuvent s’appuyer dans une proportion relativement similaire sur un réseau social de soutien (Tableau 12), lorsqu’ils sont monoparentaux, les hommes semblent cependant plus souvent soutenus que les femmes: 69,2% des pères-étudiants seuls reçoivent une aide comparativement à 52,5% des mères (Tableau 12).

Tableau 11

Répartition des parents-étudiants bénéficiant d’un réseau de soutien gratuit pour s’occuper de leurs enfants, selon le sexe

Par les autrices, 2011

Tableau 12

Répartition des parents-étudiants bénéficiant d’un réseau de soutien gratuit, selon qu’elle, il cohabite avec un conjoint ou non et le sexe

Par les autrices, 2011

Par ailleurs, parmi l’ensemble des parents qui peuvent compter sur leur entourage et qui nous ont fourni cette information (N= 375), les trois‐quarts (75,4%) reçoivent une aide ponctuelle de cinq heures ou moins par semaine (Tableau 13). À l’autre pôle, il est assez peu fréquent (N= 32/375) que les parents-étudiants puissent bénéficier d’un apport de leur entourage de 11 heures ou plus par semaine. On remarque toutefois que les pères-étudiants, quel que soit leur statut conjugal, profitent d’un certain avantage  à  cet  égard:  19,8%  d’entre  eux  pouvant  compter  sur  ce  soutien  plus  généreux comparativement à 6,1% des mères-étudiantes. On peut envisager que ces pères attirent davantage la sollicitude ou la sympathie de leur entourage au regard de leur statut parental, ce qui a pour conséquence de leur assurer un meilleur soutien. Cette situation se révèle encore plus patente dans le cas des pères ne vivant pas avec un‐e conjoint‐e sous le même toit et qui reçoivent dans une proportion de 22,2% (N= 2/9) une telle aide, comparativement aux 8,1% de mères dans la même situation (N= 18/73).

Tableau 13

Répartition des parents-étudiants recevant un soutien gratuit selon le nombre d’heures d’aide hebdomadaire reçues, le statut conjugal et le sexe*

Par les autrices, 2011

Enfin, contrairement à ce que nous avions envisagé, il ne semble pas que les parents-étudiants qui sont arrivés à Montréal depuis six ans et moins soient défavorisés par rapport aux autres parents-étudiants en ce qui concerne leur capacité d’obtenir un soutien social gratuit (Tableau 14).

Tableau 14

Répartition des parents-étudiants résidant dans la région de Montréal depuis 5 ans et moins, selon l’accès à un réseau de soutien gratuit et le sexe

Par les autrices, 2011

En effet, près des deux-tiers de ceux-ci, soit 63,2%, affirment pouvoir compter sur un tel apport, alors que, pour l’ensemble de l’échantillon, ce pourcentage se situe à 52,2% (N= 381/730). Par ailleurs, ce sont les mères-étudiantes nouvellement arrivées au Québec qui, en l’occurrence, déclarent pouvoir s’appuyer sur un tel réseau dans une proportion significativement plus élevée (78,4%) que celle des pères qui se situe à 32,4%.

  • 1
    Dans l’étude ICOPE de 2006, la répartition des parents-étudiants selon le sexe était la suivante: 69,6% de mères-étudiantes et 30,4% de pères-étudiants, donc légèrement différente de celle obtenue dans le cadre de la présente enquête. Par contre, la distribution des parents-étudiants dans les deux enquêtes reflète une même réalité.
  • 2
    Le réseau de CPE de l’UQAM n’accueille pas d’enfants âgés de moins d’un an, et sur les trois un seul, le CPE‐UQAM, accueille au sein de ses 60 places des enfants de 12 à 18 mois.
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